Amy Chua, ou l’éducation à la dure qui choque



Cafeine Le Mag
Lundi 26 Novembre 2012

Amy Chua est professeur de droit dans une école réputée de Yale, et si son nom fait le tour des médias, c'est parce qu’elle a publié un livre l'an dernier, sur des méthodes d'éducation extrêmement rudes. Ces interviews, tribunes et autres interventions ne cessent de faire parler d'elle... en mal, mais posent dans le même temps la question du laxisme de l'éducation occidentale.


Crédit photo : Larry D. Moore (2007)
Crédit photo : Larry D. Moore (2007)

La mère tigre

Amy Chua est surnommée « la mère tigre ». Un surnom plutôt bien choisi, puisque Amy Chua défend une éducation à la dure qu’elle dispense elle-même à ses enfants. Dans son livre « L’hymne de bataille de la mère Tigre », l’enseignante vante les mérites de l’éducation chinoise, qu’elle qualifie en tout point supérieure à l’éducation occidentale. Portant ainsi une réflexion sur le laxisme de cette dernière, Amy Chua propose un modèle qui choque pour ses côtés extrêmes. Ainsi, depuis la sortie de son livre, elle anime la toile avec les vives réactions que suscitent ses interventions médiatiques. La rigueur, il est vrai, participe de l’éducation des enfants, mais quand on parle d’Amy Chua, c’est souvent le terme de « monstre » qui revient pour la qualifier. Pourtant, aucune critique n’ébranle la conviction de cette dernière. Quelles sont ses méthodes ?

La méthode Chua

Depuis une tribune publiée par le Wall Street Journal, la polémique sur le livre de Amy Chua a pris de l'ampleur, et notamment sur Twitter et d’autres réseaux sociaux, où les internautes considèrent majoritairement que l'éducation qu'elle défend et qu'elle donne à ses enfants est tout simplement blâmable. Et pour cause, ses méthodes sont "extrêmes". On en a un aperçu dans le Wall Street Journal, où elle a listé ses "10 commandements". On apprend ainsi que ses enfants n'ont pas le droit de jouer ou dormir chez leurs amis, de jouer dans la cour de l'école, de jouer sur l'ordinateur, de regarder la télé, d'avoir moins de 20/20, de ne pas être les numéros 1 partout, sauf au théâtre ou en sport, ni de jouer d’un instrument de musique autre que le piano ou le violon. Nous autres, occidentaux, avons de quoi être choqués face à un tel dictat parental de l’excellence, mais selon Amy Chua, ses méthodes sont bien plus bénéfiques pour les enfants que le modèle occidental.

L’éducation à la dure est-elle meilleure ?

Selon Amy Chua, les enfants doivent être préparés aux dures réalités de la vie. De sa propre expérience, elle témoigne que la dureté de sa mère l'a rendue plus forte, et n'est pas étrangère à sa réussite professionnelle. Il faut dire qu'en tant que diplômée d'Harvard, son point de vue n'est par conséquent pas ignoré, mais traiter ses enfants de "gros lard" ou de "déchet", est-il vraiment nécessaire ? Pour Amy Chua, c'est plus qu'une nécessité, c'est un devoir pour l'avenir de ses enfants. En effet, selon elle, cultiver la récompense, c'est cultiver la médiocrité, et donc ne donner aucune chance à ses enfants de réussir dans la vie. Autrement dit, les enfants ne doivent pratiquer que des activités utiles à leur futur professionnel, et ne doivent être fiers d'eux-mêmes que lorsqu'ils sont nº 1. Et c'est peu dire, car pour Amy Chua, un 18/20, c'est un échec. Force est de constater l'avance de sa première fille, et que la rigueur générale de l'éducation chinoise crée des génies en mathématiques ou en musique, mais de là à priver ses enfants de sortie pendant quatre ans, ou leur interdire de manger tant qu'ils ne maîtrisent pas une partition, la méthode Chua ne risque pas de faire beaucoup d'adeptes en occident.

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