Biomasse: la fin des émissions de CO2?



La Rédaction
Mardi 8 Octobre 2013

Les événements climatiques récents relancent de manière aigue les débats sur la transition énergétique. Alors que la réalité du réchauffement climatique s’étale un peu plus chaque jour sous nos yeux, rien ne semble vouloir arrêter l’appétit des pays émergents et des BRIC pour les énergies fossiles. Même les avantages du nucléaire apparaissent de plus en plus comme une solution à courte vue.


Biomasse: la fin des émissions de CO2?
Le coût du kilowatt/heure, principal argument des tenants de l’électronucléaire, devient un avantage très relatif, au regard par exemple de l’annonce des surcoûts de l’EPR de Flamanville. Encore faut-il y ajouter le prix de démantèlement des installations nucléaires et celui du traitement des déchets. Certes, une centrale nucléaire n’émet pas de CO2, mais qu’en est-il des autres sources d’énergie ? L’image de la centrale à charbon, étroitement liée à celle d’une révolution industrielle noire de suie, est encore vivace dans les esprits. Mais à l’exception de la Chine, qui dispose de substantielles réserves de charbon, et écoute d’une oreille distraite les hérauts du développement durable, la plupart des pays industrialisés se sont attachés à développer des solutions nettement moins polluantes. Sans courir après le vent ou guetter le soleil à des coûts pour l’instant prohibitifs, le marché de l’énergie dispose déjà dans d’une solution alternative, économiquement viable et écologiquement satisfaisante : la biomasse.
 
Toute centrale de production d’électricité fonctionne sur le même principe : une source d’énergie transforme de l’eau en vapeur sous pression, et cette vapeur actionne une turbine, qui reliée à un alternateur, produit de l’électricité. La différence entre les centrales se joue sur la source de chaleur nécessaire pour faire bouillir l’eau : énergie thermique issue de la fission des atomes d’uranium dans le cas du nucléaire, combustion des éléments organiques et/ou des gaz de fermentation dans le cas de la biomasse. En France, la biomasse est la troisième des énergies renouvelables les plus utilisées après l’hydraulique et l’éolien ; elle représente déjà près de 6% de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables. Contrairement aux énergies fossiles, les centrales à biomasse utilisent une ressource abondante et bon marché en France : il peut s’agir des déchets ménagers, mais il est surtout question du bois et de ses dérivés. Hors depuis bien des années déjà, l’industrie du bois peine à trouver des débouchés, alors que l’offre est forte et sans conséquence pour la ressource : la France plante plus d’arbres chaque année qu’elle n’en coupe, particulièrement depuis que l’industrie du papier a renoncé à l’usage de la pâte à bois.
 
Bien qu’il ne soit pas encore question de construire des centrales de grande dimension, capables de rivaliser avec les productions de l’électronucléaire, les centrales à biomasse sont particulièrement pertinentes dans les zones où ces ressources sont abondantes : villes d’une part, mais aussi zones forestières ou montagneuses. En sus de la production d’électricité, qui impose le recours à un alternateur, les centrales à biomasse sont particulièrement utiles pour la production de vapeur et d’eau chaude : utilisées pour le chauffage urbain ou en usages industriels, elles permettent de ne pas recourir au gaz naturel ou au fioul. De dimensions bien plus modestes qu’une centrale classique, les derniers modèles, comme la centrale vapeur Kogeban développée par la société CNIM, spécialiste des systèmes industriels complexes clés en main, ont des niveaux de productions suffisants pour alimenter une ville de 50 000 habitants.
 
Mais le problème des centrales à biomasse n’est ni la ressource, ni la localisation, mais leur image d’énergie polluante. La difficulté n’est plus la raréfaction ou l’épuisement des réserves, mais la contribution à l’effet de serre. Ce problème a pourtant trouvé sa solution depuis un certain temps, applicable d’ailleurs à toutes les émissions polluantes industrielles : le traitement des fumées. Toute centrale ou tout dispositif industriel, fonctionnant sur le principe de la combustion d’une ressource pour produire de l’énergie, se heurte naturellement à cette difficulté.  Les réglementations françaises et européennes en la matière sont d’ailleurs parmi les plus sévères du monde. Dans ce domaine, la France peut compter sur plusieurs technologies de pointe dans un secteur qui a nécessité ces dernières années d’importants investissements en recherche et développement.
 
En effet, la combustion dans une centrale thermique génère quantité de déchets : métaux lourds, gaz de combustion, gaz « acides », cendres et goudrons. La filtration et le retraitement des fumées et des déchets de combustion permettent de ne laisser partir dans l’atmosphère que des quantités infinitésimales de particules nocives. Associé à des procédés divers de captage du CO2, certaines centrales à biomasse parviennent à obtenir un bilan CO2 à l’équilibre, voire négatif. Les sociétés spécialisées dans le traitement des fumées proposent toutes les trois solutions connues pour remédier à ce problème : la voie sèche, la voie humide, et la voie semi-humide, selon les réactifs et les équipements utilisés lors du processus. L’utilisation de l’un ou l’autre de ces procédés dépend de la nature des polluants à traiter, des volumes concernés et de la réglementation locale.
 
Une de ces sociétés, LAB, qui a fait du traitement des fumées son cœur de métier, propose des systèmes de filtration catalytique, en sus des trois procédés ci-dessus. LAB est ainsi en passe de devenir leader européen en la matière, et son expérience lui permet même d’assurer la filtration des centrales thermiques au charbon. LAB est une filiale de la société CNIM, qui assure d’ores et déjà la fourniture d’équipement pour l’industrie électronucléaire, mais aussi la réalisation de systèmes complets de production d’énergie à partir de biomasse. Avec LAB, la société CNIM fait parti des très rares sociétés, au niveau mondial, qui assure la maîtrise complète du processus de production d’énergie et de traitements des résidus. Une fois résolue la question des émissions polluantes, on voit mal ce qui pourrait s’opposer au développement industriel et commercial des centrales à biomasse, tant les avantages sont nombreux.
 
Fondée sur une ressource renouvelable, techniquement rentable et avec un impact écologique quasi-nul, les centrales à biomasse répondent à la majorité des impératifs du développement durable. Associées à des technologies de traitement des fumées parmi les plus performantes au monde, ces centrales s’inscrivent pleinement dans une logique de respect de l’environnement à un coût tout à fait supportable, et sans connaitre les aléas de l’éolien ou du solaire. Complément idéal, sur le plan local, du parc énergétique français, les centrales à biomasse constituent peut-être l’une des solutions à une transition énergétique que le monde appelle de ses vœux.

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