
La minorité bobo
Le Bobo appartient au CSP+, et à ce titre il existe bel et bien, en tant que figure sociale. Le bobo n'a pas subi les troubles de la désindustrialisation, ce qui le différencie de la classe ouvrière. Le Bobo n'a d'ailleurs pas suivi la tendance ouvrière à voter FN. Mais il incarne pourtant une figure importante du secteur tertiaire, sur les économies modernes plus généralement. En plus de ne représenter qu'une minorité de personnes, le bobo s'incarne au-delà d'une simple figure sociale, car il essaie de concilier les caractéristiques sociales dans lesquelles il trouve une place. Ainsi, l'on ne sait pas comment le distinguer. L'ouvrier symbolise la classe ouvrière du pays tout comme le bourgeois a sa portée symbolique. Mais le bobo lui, n'appartenant ni à l'un ni à l'autre, suscite bien des interrogations, et fait souvent l'objet de critiques. En effet, les bobos ont des métiers qu’ils aiment, et de bons salaires, ce qui en plus de faire partie des CSP+, leur confère une position de confort. Leur volonté à concilier les caractéristiques de diverses classes sociales est donc, pour le moins mal perçu.
Le bobo veut concilier solidarité et croissance
Ni de gauche, ni de droite, le bobo se veut les deux à la fois, sans pour autant être centriste. Mais lorsqu'on est de droite, on considère que l'argent est la juste rétribution d'un dur labeur, alors que lorsqu'on est de gauche, on résume la droite à de l'argent pour de l'argent. Viennent bien sûr ceux qui ont de bons revenus et votent à gauche, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le rapport à l'argent, quels que soient les classes et penchants politiques, est le même, à savoir qu'il constitue plus un moyen qu'une fin. Et c'est là que le bobo se différencie, car il parle de réussite plus que d'argent. C'est paradoxalement sur ce point qu'il se rapproche aussi bien de la gauche que de la droite, mais on en vient à remettre en cause la légitimité du bobo et celle de son point de vue. Ce dernier milite dans la contradiction la plus totale, et laisse dubitatifs bon nombre de spécialistes. À la fois extrémiste de gauche, centriste et de droite, le bobo entretient un discours qui en faite se traduit par la conciliation des meilleurs aspects de chaque parti. Alors sont-ils utopistes ou progressistes ? Difficile à dire, mais une certitude existe : ses rêves de paix en agacent plus d'un.
L'utopie du bobo fait rêver les uns et agace les autres
Dire qu'un bobo sommeille dans toute personne ou d'affirmer que le bobo n'existe tout simplement pas, il est difficile de contredire les deux-points de vue. Le bobo, tant il est contradictoire a au moins le mérite d'être un idéaliste et de trouver une incarnation dans la figure sociale qu'il revendique d'être. Cependant, à vouloir changer le monde en tenant des discours paradoxaux, beaucoup lui reproche de n'être aucunement légitime, tant au niveau symbolique que politique ou encore au niveau du citoyen. Pourtant, le bobo est minoritaire, mais visible, il agace. En effet, la vision post-moderne qu'il exprime n'apporte aucune réflexion constructive selon certains. En revanche d'autres voient dans le bobo une nouvelle façon d'appréhender l'avenir, un peu confuse, mais si belle qu'elle fait rêver. Mais, sur terre, le pragmatisme prime sur le rêve. Les avis restent donc encore très partagés sur l'émergence du bobo, mais son idéologie bien que peu explicite cache une approche complexe dont les nuances sont encore incomprises, mais sans doute porteuses d'un avenir prometteur.