Co-voiturage urbain : la bête noire des taxis



Mercredi 5 Février 2014

Epargnée par les Véhicules de Tourisme avec Chauffeurs (VTC), la capitale voit arriver le californien Uber, une Société de covoiturage urbain. Un conducteur dans Paris pourra devenir chauffeur occasionnel. Les professionnels du taxi n’ont pas fini de grogner.


Co-voiturage urbain : la bête noire des taxis
Changement d’habitude

Après blablacar.com qui réalise des opérations de co-voiturage longue distance pour un parcours moyen de 320km, ce sont les liaisons urbaines qui sont la nouvelle cible. Uber a décidé d’attaquer le marché des taxis parisiens.
Rien ne change pour l’utilisateur ou presque. Tout se passe par téléphone. Au lieu d’appeler une centrale de réservation ou de réserver sur internet son taxi, il suffira de pianoter pour demander un co-voiturage urbain.
L’application smartphone Uberpop met en relation en temps réel conducteurs et passagers. Le chauffeur est certifié avec quelques documents administratifs à remplir comme le permis de conduire, l’assurance, la carte de circulation du véhicule, et un briefing de quelques minutes avec un membre de l’équipe Uber.

Pas de bandeau taxi, mais une voiture banale et un conducteur qui n’a pas payé de licence professionnelle de taxi parisien (environ 200 000 euros). Le conducteur aura au moins trois ans de permis, et a priori ne devrait pas être un braqueur (le casier judiciaire est exigé par Uber). Avec Uber, le passager, s’il est seul peut s’installer à l’avant, dans le principe fondamental de l’auto partage.

Quelques changements tout de même peuvent prêter à confusion dans la rue. Si la vitre passager se baisse d’une voiture banalisée, le « c’est combien » pourra revêtir une toute autre signification avec Uber. Il s’agit d’une prestation tarifée, mais pour un déplacement urbain…

Concurrence déloyale

Les tarifs ne seront pas réglementés sur Uber : chaque conducteur pourra proposer son propre tarif. Uber se rémunère avec une commission. Son succès est vertigineux en termes de gains avec 200 millions de dollars de recettes annuelles. Il n’en est pas autant de l’accueil réservé par les chauffeurs de taxi professionnels.

Le cadre des chauffeurs de taxi est très réglementé. La licence parisienne est exorbitante et les rues parisiennes avec les sens de circulation doivent être parfaitement connus. Outre le prix qui sera sensiblement différent, les taxis pourront quant à eux toujours emprunter les couloirs de bus et ainsi être plus efficaces en termes de temps de trajet.
La Direction d’Uber indique tout de même que les chauffeurs occasionnels seront plutôt actifs en fin de semaine le soir et le week-end au moment où les taxis parisiens sont pris d’assaut. Cela permettrait aussi de diminuer le nombre de voitures circulant dans la capitale.

Cela n’empêche que la licence de taxi pourrait bien être obsolète assez rapidement. Il reste à régler le problème des chauffeurs qui se sont endettés sur plusieurs années pour payer cette licence qui peut-être n’aura plus cours avec un jeu concurrentiel rempli de nouveaux entrants.

Décidément, le co-voiturage parisien risque de poser de nombreux problèmes. Le péage à l’entrée de la capitale risque de resurgir. Sachant qu’un parisien sur deux ne possède pas de voiture, les chauffeurs occasionnels seront donc limités.

Notez




News les plus populaires