Comment nourrir 9 milliards d'humains en 2050 ?



Cafeine Le Mag
Jeudi 26 Janvier 2012

En octobre dernier, la planète passait le cap des sept milliards d'êtres humains, et ce chiffre a donc relancé la question de la capacité à nourrir tout le monde. Selon l'ONU, nous serons neuf milliards en 2050, et sans prendre les mesures qui s’imposent dès aujourd’hui, les experts de la question estiment qu’une crise de la faim pourrait frapper bon nombre de pays.


Le risque d’une crise de la faim

Comment nourrir 9 milliards d'humains en 2050 ?
À l'heure actuelle, la planète arrive à supporter le poids de sept milliards d'êtres humains, cependant il n'est pas dit que cette situation restera à l’équilibre en 2050, date à laquelle l’ONU annonce le cap des neuf milliards d’habitants sur la planète. La poussée démographique des pays émergents et pays en voie de développement y sera pour beaucoup, et ce sont eux qui risquent de manquer de nourriture. Déjà un milliard d'êtres humains souffre de malnutrition, et ces derniers sont concentrés dans ces pays. Une crise de la faim guette donc ces pays si rien n’est mis en route dès maintenant, en prévention de l'explosion démographique. Depuis cinquante ans, l'ONU analyse l'évolution démographique, et ses prévisions ont toujours été les plus crédibles. Aussi il convient de prendre au sérieux ce chiffre de neuf milliards, et d’envisager les mesures nécessaires pour garantir la sécurité alimentaire du monde.

Agir dès maintenant

Lors d'une réunion entre l’académie des sciences, l’académie des sciences morales et politiques et l’académie d'agriculture, les groupes d'expert ont présenté des recommandations à suivre pour que nourrir neuf milliards d'êtres humains d'ici 2050 soit possible. Premier constat ; il y a un manque d'anticipation et d'organisation chez les organismes en charge de la question, et un observatoire devrait être créé pour analyser les signaux faibles et suggérer des solutions réactives en cas de crise alimentaire. Ensuite, les réserves mondiales de nourriture ne sont que de trois mois, ce qui ne suffirait pas à contenir une crise de la faim. Il faudrait donc inciter au plus vite, une politique de stockage au niveau régional et même familial, car cela permettrait de mieux surmonter les imprévues. Mais les efforts à fournir résident surtout dans une réduction du gaspillage et une amélioration des rendements de l'agriculture biologique.

Arrêtons de gaspiller, cultivons écolo, et produisons plus

Ce qui énerve par-dessus tous, les experts de la sécurité alimentaire, c'est de constater que nos sociétés occidentales jettent plus de 30 % de la nourriture achetée, alors que d’autres meurent de faim. Tout le monde est concerné, aussi bien la restauration rapide qui jette à cause d'une réglementation stricte, que le consommateur qui manque de vigilance. Il faudrait donc assouplir la réglementation pour la restauration, et sensibiliser les consommateurs pour qu'ils gaspillent moins. Les mentalités doivent donc évoluer rapidement, mais cela ne suffira pas, car il faudra aussi produire plus. Or, nous ne pouvons produire davantage en restant dans le modèle actuel qui dégrade l'environnement. C'est donc vers un meilleur rendement de l'agriculture écologique qu'il faut s'orienter. Et il sera également indispensable de produire suffisamment en occident, pour combler les manques de l'Asie, tout en soutenant l'agriculture des pays sous-développés. C'est à ces conditions uniquement que la planète pourra supporter neuf milliards d'êtres humains en 2050.

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