Comment tu t'appelles déjà ?



Lundi 23 Novembre 2015

Qu’on se rassure, les trous de mémoire, qui peuvent être nombreux, ne signifient pas forcément avoir l’Alzheimer.


Comment tu t'appelles déjà ?
Je l’ai sur le bout de la langue… Ne plus se rappeler de son code de carte bleue, de son code de porte, du prénom de quelqu’un, de l’endroit où on a laissé sa voiture, ou tout simplement d’un mot… Ça arrive. Et surtout, qu’on se rassure, ce n’est pas grave. Ces trous de mémoire peuvent tout simplement être la marque « d’une activité frénétique en mode multitâche, d’un surmenage ou, tout simplement, d’un déficit d’attention », expliquent Les Échos.
 
Ce phénomène de blancs, est à la fois classique et fréquent. Mais il n’est en rien comparable à la survenue ou aux premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. Quand bien-même, de nombreux d’entre nous ont tendance à faire du second degré pour se justifier, en disant « j’ai l’Alzheimer. » L’humour dans ce cas là, est un genre de catharsis, une façon de gérer l’angoisse, que justement, ce soit ÇA.
 
Pourtant, il ne s’agit aucunement de la manifestation de la maladie d’Alzheimer, répondent experts et spécialistes. Ces oublis ne sont pas inquiétants. Ils sont juste le signe que deux informations distinctes, un visage et un nom par exemple, ne sont pas « stockées dans la même case du cerveau » rapportent Les Échos. Ainsi la mémoire liée au lexique, la mémoire lexicale, ne se trouve pas dans le cerveau, au même endroit que la mémoire sémantique.
 
L’irruption de ce qu’on appelle, un trou de mémoire, signifie simplement, que « le chemin mnésique a été mal pris d’entrée », expliquent encore Les Échos. Aucune commune mesure donc, avec la maladie d’Alzheimer, maladie invalidante et lourde, car justement, « maladie de la mémoire ». Cette dernière se déclare rarement avant 65 ans. Ainsi, « les déficits mnésiques ne sont pas spécifiques à Alzheimer » explique aux Échos, Francis Eustache, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, et directeur d’une unité dédiée à la mémoire à l’université de Caen-Normandie.
 
Ainsi, ces absences, ces troubles mnésiques que nous vivons tous, sont « souvent liés à l’anxiété, au surmenage, à la dépression, aux médicaments… Ils se sont accentués avec la vie moderne, en particulier le multitâche et le zapping », ajoute Flancis Eustache. Dans bien des cas, ils peuvent être l’expression de stress, voire d’un burn-out ou d’un déficit de l’attention. Mais dans ces cas là, la mémoire n’est pas incriminée. « Lorsqu’on ne se souvient pas de ce qu’on est allé chercher dans la pièce d’à côté, ni où l’on a garé sa voiture ou posé ses clés, elle n’a même pas été sollicitée ! Il s’agit d’un déficit d’attention », explique encore Francis Eustache aux Échos.
 
Autrement dit, « l’information n’a pas été encodée dans les réseaux neuronaux de la mémoire. » Cela peut être dû à plusieurs facteurs comme l’émotion par exemple. Dans ce cas, explique Les Échos, « Le centre exécutif perd pied, l’hippocampe – une petite structure cervicale clé pour la mémoire et l’orientation – est bousculé et se met sur position off . » Pas de panique donc, à avoir un trou de mémoire.

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