L’impact considérable de cette maladie psychique, sa prévalence et ses possibilités d’évolution péjorative attirent l’attention de nombreux chercheurs depuis plusieurs décennies. Grâce à de nouvelles techniques d’imagerie cérébrale, des avancées considérables ont été réalisées et on sait aujourd’hui que si les causes sont multiples, la dépression se caractérise dans tous les cas par un dysfonctionnement au niveau du cerveau.

Dépression et fonctionnement du cerveau
Le cerveau est composé de milliards de neurones et constitue le centre de traitement de toutes les informations. En cas de dépression, certaines régions du cerveau vont subir une baisse d’activité tandis que localement certaines zones précises vont être suractivées. Ainsi, la dépression s’installe quand l’équilibre entre diverses régions cérébrales est rompu. Grâce aux techniques d’imagerie cérébrale avec PET scan, les chercheurs ont pu observer que chez une personne dépressive, le cortex préfrontal a une activité basse, plus précisément dans ses parties latérales, orbitofrontales et ventromédianes. Ce phénomène est couplé à une augmentation de l’activité des structures limbiques. De plus, la baisse de l’activité dans cette zone, serait corrélée à la sévérité de la dépression.
Le rôle du cortex préfrontal dans la dépression
Le cortex orbitofrontal a une action sur la répression de certaines émotions ou gratifications immédiates en vue d’obtenir un avantage plus important. Le cortex ventromédian est un des lieux où les émotions et le sens des choses s’expérimentent. En période de dépression, le cortex préfrontal gauche est touché. En outre, c’est celui qui est impliqué dans l’établissement de sentiments positifs tandis que le droit serait plus actif dans celui de sentiments négatifs.
Cela signifie qu’une personne dépressive aura des difficultés à contrôler ses réactions émotionnelles, à se donner des objectifs et à croire qu’elle peut parvenir à atteindre des résultats positifs, à négliger les possibilités qui s’offrent à elle. Surtout, le cortex préfrontal gauche a une action inhibitrice sur les structures lymbiques comme les amygdales. Or celles-ci sont responsables des émotions négatives. Dans la mesure où elles sont suractivées en période de dépression alors que le cortex préfrontal gauche est ralenti, ce dernier ne peut assurer son rôle d’inhibition sur l’action des amygdales. La baisse d’activité de ce frein n’assurerait plus assez sa fonction, laissant alors libre cours aux émotions négatives, ce qui explique que les pensées négatives prédominent dans la dépression. Lorsque l’hyperactivité de l’amygdale résiste aux traitements, les risques de rechute également sont importantes.
Cela signifie qu’une personne dépressive aura des difficultés à contrôler ses réactions émotionnelles, à se donner des objectifs et à croire qu’elle peut parvenir à atteindre des résultats positifs, à négliger les possibilités qui s’offrent à elle. Surtout, le cortex préfrontal gauche a une action inhibitrice sur les structures lymbiques comme les amygdales. Or celles-ci sont responsables des émotions négatives. Dans la mesure où elles sont suractivées en période de dépression alors que le cortex préfrontal gauche est ralenti, ce dernier ne peut assurer son rôle d’inhibition sur l’action des amygdales. La baisse d’activité de ce frein n’assurerait plus assez sa fonction, laissant alors libre cours aux émotions négatives, ce qui explique que les pensées négatives prédominent dans la dépression. Lorsque l’hyperactivité de l’amygdale résiste aux traitements, les risques de rechute également sont importantes.
Stress et dépression
Le degré d’atrophie de l’hippocampe serait corrélé à la somme des durées des épisodes de dépression et celles traitées à un terme précoce de la maladie n'entraîneraient d’ailleurs pas de diminution du volume de l’hippocampe. Par ailleurs, on sait aujourd’hui que le stress est un facteur de diminution de la neurogénèse de l’hippocampe en inondant le cerveau de certaines hormones comme les glucocorticoïdes, reconnues pour diminuer la neurogénèse et même détruire les neurones. Inversement, une observation récente a montré que de nouveaux neurones pouvaient naître dans l’hippocampe grâce à l’action de la sérotonine.
Par ailleurs, le stress produit également une suractivité des amygdales. Il dérègle alors nos émotions et implique une suractivité du système hormonal sur l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénale soit l’axe HPA. Enfin, il produit d’autres modifications notamment au niveau du métabolisme : on repère chez la personne dépressive une concentration élevée de cortisol, une augmentation de l’activité sympathique et de la sécrétion d'adrénaline. Cette suractivité durable des systèmes hormonaux de stress peut ainsi provoquer d’autres modifications du métabolisme et aboutir alors à des maladies comme l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral, l’osteoporose...
Grâce aux techniques d’Imagerie à Résonance Magnétique, certains chercheurs pensent que la dépression pourrait venir d’une difficulté du cerveau à ranger correctement les bons et les mauvais souvenirs. Aussi, chez le sujet en dépression, les souvenirs négatifs seraient plus facilement évoqués que les souvenirs positifs. Si cette hypothèse se confirme, des techniques visant à favoriser la réminiscence de souvenirs positifs et l’aider à les valoriser seraient à envisager.
Par ailleurs, le stress produit également une suractivité des amygdales. Il dérègle alors nos émotions et implique une suractivité du système hormonal sur l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénale soit l’axe HPA. Enfin, il produit d’autres modifications notamment au niveau du métabolisme : on repère chez la personne dépressive une concentration élevée de cortisol, une augmentation de l’activité sympathique et de la sécrétion d'adrénaline. Cette suractivité durable des systèmes hormonaux de stress peut ainsi provoquer d’autres modifications du métabolisme et aboutir alors à des maladies comme l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral, l’osteoporose...
Grâce aux techniques d’Imagerie à Résonance Magnétique, certains chercheurs pensent que la dépression pourrait venir d’une difficulté du cerveau à ranger correctement les bons et les mauvais souvenirs. Aussi, chez le sujet en dépression, les souvenirs négatifs seraient plus facilement évoqués que les souvenirs positifs. Si cette hypothèse se confirme, des techniques visant à favoriser la réminiscence de souvenirs positifs et l’aider à les valoriser seraient à envisager.
Notre cerveau est-il prédisposé génétiquement à dysfonctionner ?
Le Dr Philip Gorwood, psychiatre au Centre Hospitalier Universitaire Saint Anne à Paris, modère cette découverte en exprimant qu’il n’existe pas de déterminisme génétique, même si on retrouve plus de personnes dépressives chez les apparentés. Il en relativise l’impact en expliquant qu’une personne peut effectivement être génétiquement plus vulnérable que la moyenne mais que le déclenchement d’une dépression dépend de la manière dont elle organise et réagit aux événements de vie.
Aujourd’hui cependant, la prédisposition à la dépression peut effectivement être repérée en mesurant le taux d’une molécule (BDNF : “Brain Derived Neurotrophic Factor”) dans le sang. C’est ainsi que des chercheurs parisiens ont observé qu’à la suite d’un stress intense, la structure des réseaux de neurones se modifie au niveau de l’hippocampe (zone impliquée dans la mémoire et les apprentissages) et le taux de BDNF diminue. Dès lors, si le sujet est ultérieurement exposé à un stress mineur, il pourra développer une dépression si sa structure neuronale est restée inchangée depuis. On observe en outre que le taux de BDNF reste bas dans cette région et dans le sang. Cette étude permet de caractériser la mesure du taux de BDNF dans le sang comme marqueur biologique de la prédisposition à la dépression. Ces résultats permettent d’envisager qu’un test sanguin permettra bientôt de diagnostiquer la maladie rapidement.
Ces récentes avancées nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre les processus impliqués dans la dépression et nous éclairent notamment sur les dysfonctionnements du cerveau observés au niveau de la structure des neurones, de la transmission de l’information et de la localisation des zones ayant un rôle dans la régulation de l’humeur et du comportement. Ces connaissances nous permettent aujourd’hui de pouvoir appréhender des perspectives thérapeutiques innovantes et d’envisager une prise en charge précoce, pharmacologique ou comportementale car la dépression reste un processus rendu complexe par l’aspect plurifactoriel de son étiologie.
Aujourd’hui cependant, la prédisposition à la dépression peut effectivement être repérée en mesurant le taux d’une molécule (BDNF : “Brain Derived Neurotrophic Factor”) dans le sang. C’est ainsi que des chercheurs parisiens ont observé qu’à la suite d’un stress intense, la structure des réseaux de neurones se modifie au niveau de l’hippocampe (zone impliquée dans la mémoire et les apprentissages) et le taux de BDNF diminue. Dès lors, si le sujet est ultérieurement exposé à un stress mineur, il pourra développer une dépression si sa structure neuronale est restée inchangée depuis. On observe en outre que le taux de BDNF reste bas dans cette région et dans le sang. Cette étude permet de caractériser la mesure du taux de BDNF dans le sang comme marqueur biologique de la prédisposition à la dépression. Ces résultats permettent d’envisager qu’un test sanguin permettra bientôt de diagnostiquer la maladie rapidement.
Ces récentes avancées nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre les processus impliqués dans la dépression et nous éclairent notamment sur les dysfonctionnements du cerveau observés au niveau de la structure des neurones, de la transmission de l’information et de la localisation des zones ayant un rôle dans la régulation de l’humeur et du comportement. Ces connaissances nous permettent aujourd’hui de pouvoir appréhender des perspectives thérapeutiques innovantes et d’envisager une prise en charge précoce, pharmacologique ou comportementale car la dépression reste un processus rendu complexe par l’aspect plurifactoriel de son étiologie.