
Cet abandon avait à l'époque reçu les faveurs des joueurs qui voyaient d'un mauvais oeil leur console les épier en tous temps. Mais ce qui vient d'arriver est plus frappant — et par certains égards, beaucoup plus inquiétant. Microsoft va en effet proposer à partir du 9 juin un nouveau pack pour la Xbox One sans le boîtier Kinect, qui permet de reconnaitre les mouvements et la voix.
Lors du lancement de la console en octobre dernier, les dirigeants de Microsoft juraient leurs grands dieux que le module faisait partie intégrante de « l'expérience Xbox One ». La console ne pouvait donc pas s'imaginer sans Kinect. Du moins, c'est ce qu'on pensait jusqu'à aujourd'hui.
L'avantage de ce nouveau pack est son prix : à 399 euros, la Xbox One se met finalement au niveau de la PlayStation 4, la redoutable concurrente de Sony. Microsoft se veut ici pragmatique, car la PS4 se vend bien mieux que son produit : depuis leurs lancements concomitants, la PlayStation s'est écoulée à 7 millions d'unités, contre 5 millions pour la Xbox.
Si l'avantage est immédiat pour le futur consommateur, tous ceux qui ont dépensé les 499 euros demandés pour le pack original (et dont les éléments ne pouvaient être achetés séparément) l'auront un peu amer, ce d'autant que le Kinect est loin d'avoir prouvé son intérêt : si la reconnaissance des mouvements est bonne, les applications optimisées ne sont pas particulièrement performantes et l'intérêt reste très limité.
Pire encore : les développeurs, à qui Microsoft avait promis juré-craché que la Xbox One et le Kinect ne faisaient qu'un, peuvent remiser leurs projets d'applications et de jeux au placard. Quel sera l'intérêt du consommateur d'acheter un Kinect à part si aucun titre ne sait en tirer parti ?
Une fois de plus, Microsoft s'est pris les pieds dans le tapis.