Aider les banques à recapitaliser
Christine Lagarde avait récemment tiré la sonnette d'alarme en signalant qu'il devenait urgent de recapitaliser les banques pour ne pas courir à la catastrophe financière. Cette option semble avoir donné matière à réflexion au gouvernement qui, lors d'une réunion tenue secrète en septembre dernier, envisageait un sauvetage des banques en injectant de l'argent public dans leurs fonds propres. Selon le JDD, la Société Générale, qui est la plus touchée par cette crise aurait bien volontiers accepté l'aide du gouvernement si les autres grandes banques avaient elles aussi accepté un tel sauvetage, mais BNP Paribas a catégoriquement refusé. Avec une dégradation des marchés qui s’accélère, la question de la nationalisation des banques se fait retentissante, mais les opinions divergent.
Pour une nationalisation des banques
Les partisans d'une nationalisation des banques s'accordent à dire qu'une acquisition de 30 % du capital des banques permettrait d'éviter la chute du système tout entier par la faillite d'un seul groupe. Avec 30 % de capital, l'État pourrait en effet exercer une régulation qui stabiliserait la crise financière sans que la nationalisation soit faite à 100 %. Cette option est vraisemblablement efficace, car plusieurs États ont déjà nationalisé totalement ou partiellement certains de leurs établissements bancaires. Le but étant de stabiliser le système, les établissements qui l’affaiblissent se retrouvent mieux contrôlés. Ainsi, aux États-Unis les groupes AIG, Citigroup, Freddie Mac et Fannie Mae ont été nationalisés avec succès tout comme d'autres établissements bancaires en Europe.
L’avis d’un expert sur la nationalisation
Selon Marc Fiorentino, expert financier qui dirige Monfinancier.com, la nationalisation des banques est incontournable, car ces dernières doivent être sous contrôle. Il met ainsi en avant le non-respect des engagements des banques, et notamment en 2008, année ou des milliards leur avaient été donnés pour échapper à la faillite. Cet argent aurait prioritairement dû être mobilisé pour aider les entreprises, souligne-t-il, mais les banques ont préféré jouer sur les marchés financiers et avec les titres de dette souveraine. C'est donc le comportement des banques qui est à l'origine de cette crise financière, mais aussi des précédentes. Voilà pourquoi elles doivent être sous le contrôle de l'État. Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde.