IRIS : La finance s'organise autour d'une initiative de reporting des performances sociales et environnementales



Cafeine Le Mag
Vendredi 9 Novembre 2012

Développement durable, éthique, performance environnementale se sont invités dans la finance depuis les années 2000. Aujourd'hui, l'économie solidaire a même un ministère. Il est temps de mesurer l'impact réel de la finance solidaire. C'est ce que propose l'IRIS.


IRIS : La finance s'organise autour d'une initiative de reporting des performances sociales et environnementales

Une finance environnementale et sociale

La finance solidaire est le pendant de l'économie solidaire. Bien entendu, elle n'est pas indispensable au fonctionnement d'entreprises éthiques ou d'initiatives solidaires. Mais, de plus en plus d'acteurs souhaitent que leurs investissements soient destinés à des programmes qui prennent en compte leurs préoccupations sociales et environnementales. L'Investissement Socialement Responsable a pour objet de répondre à ces exigences, puisqu'elle incorpore tous les aspects du développement durable dans le domaine financier. L'ISR ne se contente pas des seuls rendements financiers de ses produits. Il se fonde également sur des critères non financiers qui sont pour lui essentiels : éthique, environnement, social.

Au final, les produits financiers ISR se portent uniquement sur des entreprises dont l'activité est conforme aux valeurs prônées par l'éthique du développement durable et de la bonne gouvernance. Ceci va donc exclure des pans d'activité comme l'armement, l'alcool ou le tabac. De même, ces produits ne peuvent financer des activités qui ne respectent pas les droits humains ou violent des conventions internationales : travail des enfants, salaires indécents en particulier. De tels produits financiers sont maintenant proposés par la plupart des établissements bancaires. Aussi bien les grands investisseurs que les particuliers s'y intéressent.

Un impact à mesurer

La finance solidaire ne cesse de progresser. Selon Finansol, ce sont 3,55 milliards d'euros qui sont placés, c'est-à-dire que la hausse par rapport à 2010 est de 15 %. L'offre de placements ne cesse de se diversifier : assurance-vie, actions ou obligations, livrets d'épargne. Cette épargne solidaire a contribué à la création de 200 000 emplois en une dizaine d'années. 82 000 entreprises ont pu voir le jour grâce à elle, tandis que 33 000 personnes en situation de détresse ont pu trouver un logement. De grands groupes financiers mettent en place des produits nouveaux. Ainsi, Apicil propose « Libralis Vie», et le Maif « Assurance vie responsable et solidaire ». Enfin, les pouvoirs publics ont instauré le livret Développement Durable.

Avec des progrès en termes de capacité de financement, la finance solidaire a de belles perspectives de développement. L'arrivée d'acteurs puissants et la diversité des intervenants impliquent une harmonisation des mesures de son impact. Plusieurs cabinets, dont PricewaterhouseCoopers et Deloitte se sont associés à la Fondation Rockfeller pour créer le Global Impact Investing Network. Le GIIN va donc analyser l'évolution de la finance solidaire et mesurer son impact environnemental et social. Pour cela, le GIIN a créé un outil spécifique de mesure des performances des investissements fondés sur les priorités de la finance solidaire. Cet outil, l'Impact Reporting and Investment Standards, IRIS, va donc permettre d'apprécier non seulement la rentabilité financière, mais surtout de valoriser les caractéristiques environnementales et sociales des produits. Un outil indispensable pour convaincre davantage d'investisseurs.

Notez