L’Afrique du Sud au cœur des inégalités



Lundi 9 Décembre 2013

La semaine qui vient de s’achever était placée en France sur l’avenir de l’Afrique. Tous les plus grands hommes d’Etat africain étaient présents, à l’exception de l’Afrique du Sud. Le Président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma n’avait pas souhaité venir pour parler de paix et de sécurité, sujet pourtant si cher à Nelson Mandela.


Une paix voulue en priorité par Nelson Mandela

Ce qu’a construit Nelson Mandela pour son pays restera gravé longtemps, alors que le monde entier multiplie les hommages et les communiqués pour cet homme d’exception, de la stature d’un de Gaulle en Afrique du Sud.
Monsieur Mandela a su convaincre avec un pacifisme sans faille le Président Frederik de Klerk de mettre fin à l’apartheid, afin d’éviter une guerre civile qui aurait été inévitablement sanglante.

Le prix Nobel de la paix est venu couronner cette détermination et le courage de ces deux hommes, en 1993. En l’espace de quelques années, les ghettos ont été anéantis et les bidonvilles ont vu peu à peu les conditions de vie s’améliorer.
Il n’était pas rare d’observer des incendies en plein hiver dans des bidonvilles pris d’assaut par des milliers de câbles électriques suspendus de toit en toit de baraques légères insalubres alimentant des radiateurs, des plaques électriques ou des postes de télévision.

Aujourd’hui, les habitations en dur ont fait leur apparition et en parcourant l’autoroute qui mène à l’aéroport flambant neuf du Cap, on peut observer des habitations sécurisantes de part et d’autre à Kayelitsha ou Gugulethu, qui sont encore deux des bidonvilles les plus pauvres du pays.

Une politique qui a érodé les libertés Mandeliennes de l’Afrique du Sud

La bourgeoisie « coloured » a émergé. La redistribution des terres après l’apartheid n’a été que partielle. On parle de « capuccino », avec du noir en bas, un nuage de blanc et au-dessus, quelques copeaux de chocolat noir. L’image peut s’avérer dérangeante, mais ce sont quelques noirs très influents qui règnent sur le pays.

Paradoxalement, un sentiment anti-blanc, même si c’est un peu fort, de discrimination positive, qui s’est progressivement installé après le départ de Nelson Mandela aux manettes qui a voulu une démocratie égalitaire, dite « arc-en-ciel » pour tous les nombreux peuples d’Afrique du Sud, peu importe leur couleur de peau. Il n’y a qu’à prendre le cas de ce couple blanc sudafricain et d’origine britannique lointaine. Paul, brillant neuro-pédiatre n’a jamais pu se faire embaucher comme titulaire dans l’hôpital qui l’a formé. Son épouse, universitaire, vivait aussi de contrats précaires renouvelés tous les deux ans. Ce couple est parti finalement vivre au Canada avec ses enfants, là où l’emploi était stable et mieux rémunéré. Car les salaires ne sont pas toujours les mêmes à poste identique selon l’origine ethnique. Il faut savoir aussi que l’administration est quasiment tenue par des « couloured », et les ethnies ne partagent pas certains secteurs de l’administration.

L’ANC (African National Congress) est toujours aussi omniprésente. Et la terreur revient peu à peu, puisque dans ce pays de 52 millions d’habitants, le taux de criminalité n’a jamais été aussi élevé avec plus de 33 meurtres par jour.

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