L'Etat va-t-il continuer à s'endetter ?



Cafeine Le Mag
Jeudi 26 Janvier 2012

La dette publique française n'a cessé d'augmenter ces dernières années pour atteindre 1692,7 milliards d'euros en juin dernier. En aidant la Grèce, le Portugal et l'Irlande, la France va creuser son déficit et donc sa dette jusqu'en 2013, date à laquelle le gouvernement estime que cette dernière commencera à reculer.


Évolution de la dette souveraine

L'Etat va-t-il continuer à s'endetter ?
Au deuxième trimestre 2011, la dette française s'alourdissait de 46 milliards d'euros pesant pour 86,2 % du PIB, soit une hausse de 1,7 point comparé au trimestre précédent. Le déficit des établissements publics représente une importante part de la dette. C'est pourquoi les dépenses liées devraient être mieux contrôlées dès 2012. C'est en tout cas ce que prévoie le plan d'austérité annoncé pour le début de l'année. Un plan marqué par une augmentation de l'austérité pour les Français qui verront leurs charges fiscales s'alourdir. Ces restrictions s'imposent parce que les prévisions optimistes du gouvernement annoncent une augmentation de la dette publique jusqu'en 2013. Cette dernière atteindra 87,4 % du PIB en 2012, et si le déficit public est ramené à 3 % elle commencera à diminuer l'année suivante. Mais rien n’est encore gagné, car le plan d’austérité pour 2012 reste trop optimiste selon certains économistes anticipant un fort ralentissement de croissance.

Réduire le déficit pour réduire la dette

La réduction du déficit implique une diminution de la dette. C'est pourquoi dès 2012 un plan d'austérité sera mis en place par le gouvernement français. Il prendra forme avec la mise en place de nouvelles taxes et la suppression de certains abattements fiscaux. Ainsi, les sommes allouées aux crédits d'impôt devraient considérablement baisser et les dépenses des établissements publiques devraient faire l'objet d'une surveillance accrue. L'objectif du gouvernement est clair : faire la chasse aux dépenses. Par conséquent, les ménages peu confiants en l'avenir se mettent davantage à épargner, mettant un frein à la croissance et mettant en péril la réduction du déficit d'ici 2013. L’incertitude des ménages inquiète les économistes, car le plan budgétaire tel qu’il est annoncé s’appuie sur un regain de croissance. Or si les ménages continuent de privilégier l’épargne à la consommation, cela risque de repousser l’échéance d’une baisse de la dette.

Le salut dans les prélèvements obligatoires

Pour mettre toutes les chances de son côté, la France va augmenter les prélèvements obligatoires. Ainsi, même avec une tendance des ménages à épargner, cette dernière pourra augmenter de manière significative ses recettes. Évidemment, la croissance reste un facteur clé de la réussite du plan d'austérité afin de réduire le déficit à 3 % d'ici 2013, mais tant que la consommation ralentira, la croissance en pâtira. Ainsi, les prélèvements obligatoires restent le moyen le plus sûr pour le gouvernement de renflouer ses caisses. Avec une dette publique qui représente 66 000 euros par travailleur actif, la France doit en effet multiplier les sources de revenus fiables, et surtout réduire ses dépenses pour que les Français n'aient pas à payer un tribut encore plus lourd. C'est donc en 2012 que ces derniers vont commencer à participer au rétablissement budgétaire de la France, en espérant que l’austérité ne perdure pas.

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