L’absentéisme au Parlement Européen



Mardi 15 Avril 2014

Alors que les Français sont appelés le 25 mai à désigner leurs représentants au Parlement Européen, Le Parisien publie le classement établi par VoteWatch Europe des députés que l’on a très peu vus à Strasbourg au cours de la dernière mandature.


Le quotidien dévoile que "dans les faits, la France est en queue de classement des nations les plus présentes ces jours de vote : 21 e rang. Loin derrière les Allemands qui se placent 8 es..." Certes, les eurodéputés français affichent individuellement des taux de participation respectables, à quelques exceptions notables. Mais être présent ne signifie pas forcément être productif : quand chaque eurodéputé allemand a écrit en moyenne trois rapports entre 2009 et 2013, les Français, eux, en ont fourni tout juste deux. "Les Français ne rédigent aucun rapport et se concentrent sur les discours en plénière... comme les Italiens et les Britanniques". Une désertion qui profite à l’Allemagne qui truste les poste de responsabilité avec 55 postes de présidents, vice-présidents de commission, de coordinateurs, etc. contre 41pour les Français.
 
Au "palmarès" des absentéistes notoires, on trouve bon dernier Philippe de Villiers, tout juste précédé de Jean-Marie Le Pen (FN), Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), et Henri Weber (PS). En tête des députés les plus assidus figurent Yannick Jadot (EELV), Brice Hortefeux (UMP), Jean-Marie Cavada (UMP), Jean-Luc Benhamias (Modem), Catherine Trautmann (PS), José Bové (EELV).

Le coût de l’absentéisme

Depuis longtemps, le rôle des élus fait polémique. La dernière en date vient de Nadine Morano chef de file UMP aux élections européennes dans le Grand Est, qui constate "Jean-Marie Le Pen est là depuis quasi trente ans. Qu'a-t-il apporté à l'Union Européenne ? Rien. Qu'apporte Marine Le Pen à part ses absences ? Rien". Et elle accuse les eurodéputés FN, de venir au Parlement européen pour "y chercher de l’argent" et de ne pas y travailler.
 
En 2013, on trouvait déjà douze Français dans le Top 100 de l'absentéisme des eurodéputés, selon France Info, qui vérifiait les dires de José Bové accusant Jean-Luc Mélenchon de sécher les séances du Parlement de Strasbourg, et concluait "En réalité, pour jouer un rôle, il faut réussir à décrocher la rédaction de rapports. Idéalement de rapports législatifs (ceux qui vont faire évoluer la loi européenne) et dans des commissions qui relèvent de la compétence de l'Union : budget, emploi-affaires sociale, agriculture, par exemple. En quatre années, combien de rapports Jean-Luc Mélenchon a-t-il portés ? Zéro. José Bové : cinq."
 
Des absences cher payées lorsqu’on sait qu’un député européen touche 6 200 euros net mensuel, auxquels s'ajoutent 304 euros par jour de présence, 4 300 euros par mois de frais forfaitaires, divers avantages (carte de réduction de deux tiers du prix sur le Thalys, etc.) et 22 000 euros pour rémunérer leurs assistants et secrétaires, comme l’indique Le Point.

Des constatations qui ne vont pas améliorer le taux de participation au prochain scrutin, surtout lorsqu’on voit que parmi les moins assidus (50,15% de participation aux votes en session plénière) figure Harlem Désir, ex premier secrétaire du Parti socialiste, récemment promu secrétaire d'Etat... aux Affaires européennes.


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