En un siècle, près d'une centaine de guides ont payé de leur vie leurs expéditions très risquées vers le sommet de l'Everest. Mais la dernière expédition a été celle de trop car la plus meurtrière de l'histoire de la montagne.
Un marché lucratif
L'Everest rapporte gros à l'économie du pays (un pays très pauvre qui vit essentiellement du tourisme) mais très peu aux sherpas, qui gagnent entre 2 000 et 4 000 euros par saison et qui sont très mal couverts par les assurances. Alors, lorsque l'un d'eux décède et que le gouvernement ne verse à leur famille que l'équivalent de 300 euros, les guides considèrent que c'est peu au regard de la pénibilité du travail (transport des tentes, de l'approvisionnement), des tâches à effectuer (réparation des échelles, fixation des cordes pour aider les alpinistes....) et des risques encourus pour atteindre le sommet de 8 848 mètres.
Un climat très refroidi
Les guides s'avèrent intraitables et refusent toute nouvelle expédition alors même que certains alpinistes tentent de faire pression pour les faire changer d'avis. Selon Tim Rippel, organisateur d'expéditions et blogueur : "Les choses deviennent très compliquées ici, la tension, déjà élevée monte encore". Il ajoute "La montagne s'est rapidement détériorée ces trois dernières années dû au réchauffement climatique. Il faut se pencher sur ce problème car nous ne sommes pas là pour que des personnes meurent."
Les revendications des sherpas
Les guides népalais réclament la création d'un fonds de soutien alimenté par 30% des sommes payées par les alpinistes au gouvernement pour obtenir les autorisations nécessaires à l'ascension du mont Everest (il en actuellement coûte 8 000 euros par personne). Et ils demandent également que 7 000 euros soient désormais versés à chaque famille endeuillée ou dont le sherpa se retrouve en incapacité de poursuivre son activité. Enfin, les guides ont fixé un ultimatum de 7 jours au gouvernement. Arrêter les expéditions alors que la saison n'est pas terminée risque d'avoir un coût très élevé pour le pays, c'est une des raisons pour lesquelles les sherpas ne veulent aujourd'hui pas céder.