La lingerie française, une valeur sûre sur le marché du textile



La Rédaction
Jeudi 26 Septembre 2013

Dans l'actuelle complication de la conjoncture économique, la lingerie française maintient le cap dans l'univers de la mode avec une part belle des produits dédiés à l'exportation. Ce secteur est en plein boom.


La lingerie française, une valeur sûre sur le marché du textile

Une « consommation » croissante

Avec un chiffre d'affaires global de 2,5 millions d'euros en 2012, la lingerie française enregistre une légère baisse de près de 2,5% par rapport à l'année précédente. Mais avec les innovations incessantes, notamment les nouvelles matières utilisées et des fonctionnalités qui ont largement évolué depuis 50 ans, le secteur reste une valeur sûre sur le marché mondial du textile. La baisse est ainsi relative, car la France demeure le fleuron de la lingerie en Europe et dans le monde, loin devant l'Italie, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Amérique. En France, le budget moyen consacré à l'achat de dessous augmente de presque 40 euros chaque année, et ce, depuis trois ou quatre ans. Les femmes en sont les plus friandes. Elles dédient une centaine d'euros par an à l'acquisition des modèles plus ou moins en vogue selon leurs besoins. Bien que les jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans soient les consommatrices-cibles, les femmes mures au-delà de 45 ans sont davantage intéressées par les sélections de dessous chics qui se vendent à pas moins de 60 euros la pièce. Si dans les années 60, la lingerie masculine n'était pas vraiment l'apanage des grandes marques, aujourd'hui le choix est plus vaste. N'appliquant pas les mêmes critères d'achats que les femmes, les hommes préfèrent acheter par packs. Les ventes de lingerie masculine demeurent en constante progression selon les enquêtes.

Une baisse de production qui inquiète les acteurs français de la lingerie

Le volume des articles produits en France tend aujourd'hui à baisser selon les statistiques établies par l'Institut français de la Mode et l'étude Kantar. Comme l'usine Lejaby d'Yssingeaux en Haute-Loire, de nombreuses grandes maisons ont été mises en liquidation judiciaire et la fermeture des détaillants successifs inquiète les acteurs français. La désindustrialisation en France en serait la principale cause. Les usines délocalisées accusent moins de dépenses relatives à la main-d'œuvre et au coût de la production. Les articles sont ainsi vendus à des prix plus bas que d'habitude. Ainsi, les Français ont aujourd'hui tendance à délaisser les articles haute couture de fabrication française au profit d’une lingerie bon marché fabriquée à l'étranger vendue à prix réduit en libre-service. Face à cette nouvelle tendance des consommateurs, les élus dénoncent le manque de décision du gouvernement pour lutter contre ce problème. Mais les professionnels de la lingerie estiment que la dépréciation de la corseterie française est surtout la conséquence d'un manque d'anticipation des actionnaires des grandes sociétés. À la mort de leurs fondateurs, d'innombrables usines ont été vendues aux riches hommes d'affaires étrangers. La maison Marcel Blanchard érigée en 1930 est par exemple maintes fois passée entre les mains des grosses pointures américaines puis autrichiennes. Désormais, les hypermarchés sont devenus les principaux centres de distribution des articles de lingerie.

Comment les entreprises françaises s'adaptent-elles à cette nouvelle donne ?

Les usines françaises essaient tant bien que mal de redresser la situation en ouvrant d'autres usines à l'étranger sans pour autant fermer les portes des sociétés en France. Dans ce contexte, la marque Simone Pérèle est exemplaire. Pour pouvoir rester dans la course, la maison a décidé d'implanter une usine en Afrique du Nord en dédiant plus de 70% de la main d'œuvre à l'agencement des petites pièces composant un article afin de maintenir la qualité des produits et de pouvoir les vendre au prix moyen d'une soixantaine d'euros l'unité. Cette solution a permis à la société de diminuer les coûts de production. Aujourd'hui les entreprises qui ont su garder leur dignité dédient une part belle de leur production à l'exportation, y compris en Asie. Pour pérenniser les groupes, plus de 60 % des ventes sont effectuées hors de la France, un chiffre qui représente plusieurs dizaines de millions d'euros.

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