Le futur du travail



Valérie Dumas
Mardi 24 Juin 2014

Quels sont les types d'emplois susceptibles d'être remplacés par des machines ? Quels secteurs seront touchés en premier ? Et demain, les emplois du secteur des services seront-ils également assurés par des robots et des logiciels intelligents ?


L'évolution du travail à la lumière de l'automatisation est un vaste sujet qui ne date pas d'hier mais que le journaliste Hubert Guillaud éclaire avec de nouveaux éléments, dans un article très intéressant publié sur le site Internet Actu et intitulé "Travail et automatisation : la fin du travail ne touche pas que les emplois les moins qualifiés ".

Robots et logiciels intelligents

L'auteur par d'une étude académique parue en 2013 et réalisée par des chercheurs britanniques qui démontre que "47% des postes décrits dans les nomenclatures professionnelles traditionnelles (soit environ 702 professions analysées) sont susceptibles d’être remplacées par des machines, des formes d’automatisation logicielles ou robotiques." Touchant d'abord le secteur de la logistique, les emplois administratifs et ceux liés à la production, cette évolution impactera ensuite les services, et notamment la vente et la construction, conséquence de l'implémentation croissante des robots et des logiciels dits "intelligents".

L'humain reste plus créatif que la machine

A l'opposé de cette tendance, on trouve les métiers où la créativité et les dimensions de manipulation et de perception sont complexes, qui ne sont pas pour l'instant sujet à automatisation. Ce sont par exemple les fonctions de management, les métiers de la finance, l'enseignement, la médecine ou encore les artistes et les journalistes.
 
Ainsi, les emplois qui seront à terme automatisés, et qui sont aujourd'hui des postes peu qualifiés et à bas salaires, devront être réadaptés au nouveau contexte. Ceux qui les occupent devront être formés à de nouvelles compétences, moins techniques mais plus créatives et tournées vers le social.

Des conséquences pas forcément heureuses

L'article montre ensuite que l'automatisation ne poussera pas forcément les travailleurs vers des emplois plus qualifiés, plus intéressants et moins pénibles et reprend la problématique du "mythe de l'échelle sans fin", que critique Nicholas Carr, spécialiste américain de la technologie et de la culture.
 
C'est également le point de vue du professeur d'économie au MIT David Autor, qui, dans son étude intitulée "The Polarization of Job Opportunities in the U.S. Labor Market" parue en 2010, indique que ce phénomène de polarisation entre emplois très qualifiés et très rémunérés d'un côté et emplois très faiblement qualifiés et rémunérés d'autre part n'est pas limité aux Etats-Unis mais touche toutes les économies industrialisées.
 
L'article conclut sur l'interrogation de Nicholas Carr de savoir si les avancées technologiques sont toujours et de manière inconditionnelle des progrès dans le monde du travail.

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