Les syndics exagèrent sur les augmentations de leurs tarifs



Vendredi 18 Avril 2014

L'Association des Responsables de Copropriété, l'ARC, tire la sonnette d'alarme sur les hausses des tarifs des syndics. Plusieurs d'entre eux ont en effet menacé de mettre en oeuvre de fortes hausses en réaction à l'examen de la loi ALUR (loi pour l'accès au logement et à l'habitat rénové).


Une hausse pouvant aller jusqu'à 20%

Plusieurs syndics, parmi les plus importants du secteur (Fnaim à Orléans ou Nexity), ont, selon le Parisien du 16 avril, réuni les présidents de conseils syndicaux pour les informer qu'ils mettraient leur menace à exécution, à savoir une hausse de tarif de 20%. Cette augmentation s'explique aisément, selon le président de la Fnaim : «La future loi Alur va nous imposer tellement d'obligations que nous serons contraints de relever nos honoraires de l'ordre de 20%». Une réaction similaire d'autres syndics fait craindre à l'ARC que les plus importants d'entre eux ne s'entendent pour appliquer cette hausse de tarifs et ce, avant la publication du décret qui doit justement les encadrer.

La loi ALUR veut réglementer la profession

C'est bien la loi ALUR, publiée au Journal Officiel le 26 mars dernier, qui gène les syndics. Elle prévoit en effet que ceux-ci n'auront plus le droit d'utiliser un compte bancaire unique pour la gestion de l'ensemble de leurs copropriétés, ce que les associations de consommateurs considèrent comme un risque d'opacité dommageable. En étant obligé d'ouvrir plusieurs comptes bancaires, les syndics auront en plus des frais bancaires démultipliés.

Par ailleurs, la loi prévoit la limitation de la facturation de frais supplémentaires pour certaines de leurs prestations. Ce sont par exemple les frais de suivi des impayés ou d'organisation des assemblées générales extraordinaires qui seront désormais encadrés. On comprend mieux pourquoi l'ARC fait aujourd'hui pression sur le ministère pour publier au plus vite le décret d'application de la loi et ainsi limiter l'hémorragie des augmentations des tarifs des syndics. Enfin, la loi renforce les possibilités, pour les copropriétaires, de mettre en concurrence les syndics avant de faire leur choix définitif.

Dans l'attente du décret, refuser "toute hausse de plus de 5%"

L'ARC voit avant tout dans les réactions des syndics la volonté d'anticiper le décret et invite formellement tous les copropriétaires à refuser "toute hausse de plus de 5%". D'après la dernière enquête logement publiée par l'INSEE, on compte en France 8,4 millions de logements en copropriété pour 560 000 copropriétés. Ces dernières sont représentées par 200 syndics, dont 95% sont des syndics professionnels.
 
Les syndics sont régulièrement pointés du doigt en France, à cause de l'opacité de leurs tarifs et de leurs comptes. Les associations de consommateurs dénoncent de nombreux contrats, les jugeant abusifs sur plusieurs clauses.

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