Un monde sans livres ? C’est une vraie préoccupation pour les professionnels du secteur et les lecteurs. C’est aussi un marronnier qui revient à des moments clés dans le monde de l’édition : le Salon du livre de Paris en mars, la Foire de Francfort en octobre, mais aussi, lors de projets de réformes politiques ou d’offensives menées par les géants du numérique. L’édition bruisse de cette menace : le livre va-t-il disparaître ? On serait tenté de répondre non. Si les éditeurs aussi se battent au quotidien pour maintenir le livre, c’est qu’il y a une raison : le livre est capital au bon fonctionnement de la société et pour l’éducation. C’est une mission d’utilité publique et les politiques devraient s’en souvenir.
D’ailleurs, pour promouvoir le plaisir de lire, le Syndicat national de l’édition (SNE) organise la manifestation, « Les petits champions de la lecture », parrainée cette année, par Daniel Pennac et Guillaume Gallienne. « Plus que jamais le lecture est essentielle. L’enquête Ipsos du SNE, comme celle de Livres Hebdo et celle du Ministère de la Culture, pointent une baisse de lecture chez les jeunes, mais montrent que cette pratique demeure un facteur d’épanouissement et de réussite chez les enfants et les adolescents. », explique Caroline de Mazières, directrice générale du SNE. « L’enfant doit découvrir que la lecture est un plaisir. À travers chaque jeune qui aura découvert le goût de lire, on aura gagné. » dit-elle encore. De quoi rappeler que la lecture est pédagogique mais aussi ludique.
L’illusion d’un monde sans éditeurs
Les éditeurs sont des passeurs de sens. Ils négligeraient cette réalité, le bien-fondé de leur métier n’existerait plus. Cette responsabilité est même la cheville ouvrière de leur activité : donner le goût de lire, transmettre un texte, et à travers, des émotions. Les livres, qu’ils existent en version papier ou numérique, sont des outils de développement hors du commun. Des instruments pour accroître l’imagination, décupler l’évasion, susciter l’envie, le désir, la curiosité, le plaisir. Pour en arriver là, le rôle des maisons au jour le jour, est énorme. Si elles évoluent, le livre est loin d’être mort.
Dans un entretien à Livres Hebdo, au sujet de la Rentrée littéraire 2014, le nouveau PDG des Éditions Stock (Hachette), Manuel Carcassonne, transfuge de Grasset, confie « Il y a une concurrence effrénée pour les écrivains. Il faut se battre même pour des inconnus. » Sans doute, pense t-il à Caroline de Mulder, qui sort le 20 août prochain Bye Bye Elvis. Pas moins de sept éditeurs se sont disputés son manuscrit. Le dernier round, très serré, a eu lieu entre Stock et Actes Sud. Actes Sud l’a emporté. Tant qu’il y aura des auteurs, il y aura des livres, c’est aussi simple que cela. Numérique ou papier, ce n’est pas la question. Il faut avant tout savoir toucher les lecteurs.
Les livres et le savoir
Et les livres, dans leurs diversités, sont là pour cela. La lecture reste un outil de développement inégalé. Elle permet de transmettre les savoirs. En ce sens, elle est capitale. Si d’autres moyens existent, la télévision, Internet, le cinéma, le livre reste lié à la propagation de la connaissance, à la transmission de la culture. D’ailleurs, plus que jamais, les enfants répondent au rituel de l’histoire du soir. Pour eux, c’est une rencontre avec les mots et leurs univers, une façon de stimuler l’imagination. À l’école, on continue d’apprendre avec des manuels scolaires. Peut-être un jour, seront-ils numérisés. Mais ce n’est pas le problème. L’important, est que l’écrit demeure, et peu importe sur quel support il sera lu. Ce postulat, il faut le défendre, envers et contre tout.
Il y a quelques mois, l’écrivain Gérard de Cortanze s’inquiétait dans le Figaro, d’une étude publiée par le magazine professionnel Livres Hebdo : « Aujourd'hui un Français sur deux n'entre jamais dans une librairie. » Pour autant, il est important de minimiser ce constat, de se réjouir de cartons éditoriaux et success-stories récentes : l’essai Le capital du XXIème siècle de Thomas Piketty (Le Seuil), caracole en tête des ventes. Les droits de traduction ont été cédés à la prestigieuse Harvard University Press. Pour le moment, pas moins de 80 000 exemplaires ont été vendus aux États-Unis. On peut citer Le liseur du 6h27, premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, paru en mai dernier au Diable Vauvert, et vendu dans vingt-cinq pays avant sa parution ! Quid des 500 000 exemplaires d’Au revoir là haut de Pierre Lemaître, le Goncourt 2013 publié chez Albin Michel ? Et encore, il y a katherine Pancol et sa saga Muchachas (Albin Michel), les ados sensés détester lire, qui dévorent les pavés de Harry Potter de J.K Rowlings (Gallimard Jeunesse), et ses 450 millions d'exemplaires vendus dans le monde !
Diversité culturelle
Encore un exemple ? L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, roman de Romain Puértolas publié au Dilettante en août dernier. Le montant des enchères a atteint des sommets et il s’est vendu partout à l’étranger. Livres pour enfants, romans, essais, documents, témoignages, beaux livres, récits, récits littéraires, manuels scolaires, autobiographies, biographies, livres de développement personnel : le livre permet et incarne cette diversité culturelle essentielle. Sans livres, pas de culture. C’est un point capital. Au-delà, il symbolise la liberté d’expression, et celle d’éditer. Comme le dit Arnaud Nourry, le PDG d’Hachette : « La liberté d’éditer ne se négocie pas. » Point. Arnaud Nourry est connu pour laisser une grande autonomie à ses éditeurs. Cette liberté semble aujourd’hui incontournable. Elle garantit, aussi, la variété des contenus.
Par ailleurs, dans un monde où l’immédiateté est érigée en valeur culte, où on peut résumer sa politique ou sa vie en un tweet de 140 caractères, le livre représente une pause bienfaitrice au milieu d’un flux incessant d’informations. Nous avons besoin de ce temps ralenti. Et l’édition, c’est du temps : écrire un livre, sortir un livre, accompagner et défendre un livre, ça ne se fait pas en un jour. Soyons rassurés, nous resterons longtemps des enfants du livre, qu’il soit digital ou papier. D’ailleurs, à la question, « Peut-on imaginer un monde sans livres ? », Arnaud Nourry, dit aux auteurs : «publier sous forme numérique, c’est toujours et encore publier, et publier c’est notre métier. » On peut laisser la conclusion à Grégoire Delacourt et aux remerciements qu’il écrit dans son roman à paraître à la rentrée, On ne voyait que le bonheur (Lattès) : « Merci aux journalistes qui aiment les livres. Aux libraires qui trouvent toujours un coin de table pour y poser ceux qu’ils aiment. Un immense merci aux lecteurs. C’est vous qui faites des livres des belles histoires. »
D’ailleurs, pour promouvoir le plaisir de lire, le Syndicat national de l’édition (SNE) organise la manifestation, « Les petits champions de la lecture », parrainée cette année, par Daniel Pennac et Guillaume Gallienne. « Plus que jamais le lecture est essentielle. L’enquête Ipsos du SNE, comme celle de Livres Hebdo et celle du Ministère de la Culture, pointent une baisse de lecture chez les jeunes, mais montrent que cette pratique demeure un facteur d’épanouissement et de réussite chez les enfants et les adolescents. », explique Caroline de Mazières, directrice générale du SNE. « L’enfant doit découvrir que la lecture est un plaisir. À travers chaque jeune qui aura découvert le goût de lire, on aura gagné. » dit-elle encore. De quoi rappeler que la lecture est pédagogique mais aussi ludique.
L’illusion d’un monde sans éditeurs
Les éditeurs sont des passeurs de sens. Ils négligeraient cette réalité, le bien-fondé de leur métier n’existerait plus. Cette responsabilité est même la cheville ouvrière de leur activité : donner le goût de lire, transmettre un texte, et à travers, des émotions. Les livres, qu’ils existent en version papier ou numérique, sont des outils de développement hors du commun. Des instruments pour accroître l’imagination, décupler l’évasion, susciter l’envie, le désir, la curiosité, le plaisir. Pour en arriver là, le rôle des maisons au jour le jour, est énorme. Si elles évoluent, le livre est loin d’être mort.
Dans un entretien à Livres Hebdo, au sujet de la Rentrée littéraire 2014, le nouveau PDG des Éditions Stock (Hachette), Manuel Carcassonne, transfuge de Grasset, confie « Il y a une concurrence effrénée pour les écrivains. Il faut se battre même pour des inconnus. » Sans doute, pense t-il à Caroline de Mulder, qui sort le 20 août prochain Bye Bye Elvis. Pas moins de sept éditeurs se sont disputés son manuscrit. Le dernier round, très serré, a eu lieu entre Stock et Actes Sud. Actes Sud l’a emporté. Tant qu’il y aura des auteurs, il y aura des livres, c’est aussi simple que cela. Numérique ou papier, ce n’est pas la question. Il faut avant tout savoir toucher les lecteurs.
Les livres et le savoir
Et les livres, dans leurs diversités, sont là pour cela. La lecture reste un outil de développement inégalé. Elle permet de transmettre les savoirs. En ce sens, elle est capitale. Si d’autres moyens existent, la télévision, Internet, le cinéma, le livre reste lié à la propagation de la connaissance, à la transmission de la culture. D’ailleurs, plus que jamais, les enfants répondent au rituel de l’histoire du soir. Pour eux, c’est une rencontre avec les mots et leurs univers, une façon de stimuler l’imagination. À l’école, on continue d’apprendre avec des manuels scolaires. Peut-être un jour, seront-ils numérisés. Mais ce n’est pas le problème. L’important, est que l’écrit demeure, et peu importe sur quel support il sera lu. Ce postulat, il faut le défendre, envers et contre tout.
Il y a quelques mois, l’écrivain Gérard de Cortanze s’inquiétait dans le Figaro, d’une étude publiée par le magazine professionnel Livres Hebdo : « Aujourd'hui un Français sur deux n'entre jamais dans une librairie. » Pour autant, il est important de minimiser ce constat, de se réjouir de cartons éditoriaux et success-stories récentes : l’essai Le capital du XXIème siècle de Thomas Piketty (Le Seuil), caracole en tête des ventes. Les droits de traduction ont été cédés à la prestigieuse Harvard University Press. Pour le moment, pas moins de 80 000 exemplaires ont été vendus aux États-Unis. On peut citer Le liseur du 6h27, premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, paru en mai dernier au Diable Vauvert, et vendu dans vingt-cinq pays avant sa parution ! Quid des 500 000 exemplaires d’Au revoir là haut de Pierre Lemaître, le Goncourt 2013 publié chez Albin Michel ? Et encore, il y a katherine Pancol et sa saga Muchachas (Albin Michel), les ados sensés détester lire, qui dévorent les pavés de Harry Potter de J.K Rowlings (Gallimard Jeunesse), et ses 450 millions d'exemplaires vendus dans le monde !
Diversité culturelle
Encore un exemple ? L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, roman de Romain Puértolas publié au Dilettante en août dernier. Le montant des enchères a atteint des sommets et il s’est vendu partout à l’étranger. Livres pour enfants, romans, essais, documents, témoignages, beaux livres, récits, récits littéraires, manuels scolaires, autobiographies, biographies, livres de développement personnel : le livre permet et incarne cette diversité culturelle essentielle. Sans livres, pas de culture. C’est un point capital. Au-delà, il symbolise la liberté d’expression, et celle d’éditer. Comme le dit Arnaud Nourry, le PDG d’Hachette : « La liberté d’éditer ne se négocie pas. » Point. Arnaud Nourry est connu pour laisser une grande autonomie à ses éditeurs. Cette liberté semble aujourd’hui incontournable. Elle garantit, aussi, la variété des contenus.
Par ailleurs, dans un monde où l’immédiateté est érigée en valeur culte, où on peut résumer sa politique ou sa vie en un tweet de 140 caractères, le livre représente une pause bienfaitrice au milieu d’un flux incessant d’informations. Nous avons besoin de ce temps ralenti. Et l’édition, c’est du temps : écrire un livre, sortir un livre, accompagner et défendre un livre, ça ne se fait pas en un jour. Soyons rassurés, nous resterons longtemps des enfants du livre, qu’il soit digital ou papier. D’ailleurs, à la question, « Peut-on imaginer un monde sans livres ? », Arnaud Nourry, dit aux auteurs : «publier sous forme numérique, c’est toujours et encore publier, et publier c’est notre métier. » On peut laisser la conclusion à Grégoire Delacourt et aux remerciements qu’il écrit dans son roman à paraître à la rentrée, On ne voyait que le bonheur (Lattès) : « Merci aux journalistes qui aiment les livres. Aux libraires qui trouvent toujours un coin de table pour y poser ceux qu’ils aiment. Un immense merci aux lecteurs. C’est vous qui faites des livres des belles histoires. »