Prolifération : l’Inde intègre le club des puissances nucléaires



Cafeine Le Mag
Vendredi 23 Novembre 2012

En avril 2012, l'Inde lançait son premier missile capable de transporter des charges nucléaires sur une distance supérieure à 5000 kilomètres. Ce premier tir réussi a reçu le satisfecit des proliférants nucléaire alors que l'Inde n'a jamais signé le traité de non-prolifération. Une attitude que certains qualifient de discriminante à l'égard de la Corée du Nord.


Prolifération : l’Inde intègre le club des puissances nucléaires

L'Inde, félicitée pour ses efforts nucléaires

Alors qu'elle réussissait son premier tir de missile intercontinental, l'Inde a reçu les félicitations des États-Unis. Ce tir de missile réussi donne une place à l'Inde, dans le club très restreint des puissances nucléaires capables de porter des frappes au-delà de 5000 kilomètres : un club composé des États-Unis, de la France, de la Russie, de la Chine et de la Grande-Bretagne. Mais le satisfecit de ce club déplait quelque peut à certain, notamment du fait que l’Inde n’est jamais signée le traité de non-prolifération. L'Inde est rappelons-le, devenu le premier importateur d'armes au monde, et ne cesse de moderniser son armée. Une politique militaire à laquelle vient désormais s'ajouter l'argument d'une dissuasion nucléaire de longue portée. Ce qui ne semble pas inquiéter les grandes puissances nucléaires, hormis la Chine.

Tension entre l'Inde et la Chine

Contrairement aux autres puissances nucléaires, la Chine ne voit pas d'un très bon œil la réussite du tir de missile intercontinental de l'Inde. Ce missile baptisé Agni V, donne en effet la capacité à l'Inde, d'atteindre Pékin. Ainsi, la Chine n'a pas manqué de conseiller à l'État indien de ne pas se montrer trop arrogant, car la Chine possède une force nucléaire plus importante et plus fiable. Un commentaire paru dans le Global Times et qui témoigne de la nervosité du Parti communiste chinois. Les séries de missiles Agni IV et V ont d'ailleurs été conçues comme une arme dirigée vers la Chine, alors que les séries précédentes l'ont été dans le but de renforcer les frontières indiennes, contre le Pakistan. Toutefois, l'Inde se montre pacifiste et affirme que la Chine reste un partenaire de coopération. Une position qui n'a fait qu'affirmer la confiance des autres puissances envers l'état indien, mais qui ne rassure en rien les Chinois. Cependant, le pays le plus outré par la réaction de la communauté internationale demeure la Corée du Nord.

La Corée du Nord vilipendée

La Corée du Nord avec son essai de tir de missile transcontinental, qui n’a pas dépassé les 70 kilomètres, n'a reçu que des critiques. Très loin des capacités technologiques de l'Inde, la Corée du Nord est pourtant considérée comme une menace. Ainsi, son laborieux tir d'essai fut considéré comme une provocation, alors que le tir de l'Inde n'a suscité aucune inquiétude. Il y a là une véritable discrimination de la part des puissances nucléaires, ces dernières adoubant l'un et critiquant l’autre. Pourtant, la Corée avait signé le traiter de non-prolifération alors que l'Inde non. Évidemment, la dictature nord-coréenne ne saurait être comparée à l'Inde, mais l'on est en droit de se demander pourquoi la non-prolifération est décidée de manière inégale. Aujourd'hui, des ennemis tels que l'Inde et le Pakistan sont des puissances nucléaires et cela pourrait représenter une plus grande menace, que la Corée du Nord. L'inquiétude de la Chine est également un facteur déstabilisant pour la paix mondiale. Et tout se passe comme si les traités de non-prolifération étaient exclusivement réservés aux ennemis de l'hégémon mondial.

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