
La viande in vitro
Vous reprendrez bien un peu de Frankensteak ? Honnêtement, on comprend qu’à première vue, on soit tenté de répondre non. Il faut donc un tout petit peu creuser pour savoir où on met les pieds… ou les sabots. Cette viande révolutionnaire a été créée l'année dernière, dans un laboratoire néerlandais à Maastricht, par le chercheur Mark Post et son équipe.
Jusqu’au là, tout va bien. Enfin, l'idée même du labo et celle de la viande font plutôt mauvais ménage… Ensuite, les choses se gâtent. La viande in vitro a en effet été fabriquée à partir de… cellules de muscles de bœuf. Le steak est en effet composé de 20 000 lanières de muscle. Il ne faut pas être Bio pour avoir l’appétit coupé. Et encore, on en rajoute un peu : à ces bandes de muscles, ont été adjointes, de la poudre d'œuf, de la chapelure et du sel. Pour donner la "couleur viande", un petit peu de jus de betterave et du safran ont été incorporé. Et hop, le tour est joué...
Première question ? Où est la vache dans tout cela ? Elle a existé pour de vrai. À un moment du processus. Au tout début, on lui a retiré un tout petit morceau de muscle. Après, on imagine, au mieux, que la vache a continué à paître et à passer des jours tranquilles dans un pré… Le petit bout de muscle quant à lui, a vite pris la direction du laboratoire.
Les scientifiques se sont alors mis à isoler les cellules de muscle, de celles de la graisse. Ces dernières ont ensuite été plongées dans un milieu nutritif, où elles se sont séparées avant de s’amalgamer à nouveau… En simplifiant largement, le résultat ainsi obtenu, s’appelle un myotube. Ces derniers s’agrègent ensuite les uns les autres et forment des bandes de muscle… Eurk, beurk ? Toujours est-il, en imaginant quelques ajustements techniques, Mark Post a déclaré au Guardian, en juillet dernier, souhaiter mettre son steak sur le marché d’ici sept ans environ. Gloups.
Après la vache, la seconde question que se pose Madame Michu est celle-ci : la viande in vitro est-elle écolo ? Même si d’emblée, par tous ces antagonismes, la question paraît déplacée. C’est à dire, que oui, évidemment, son mode de fabrication n‘est pas 100% naturel, c’est un fait. En revanche, en retournant la question et en voulant faire l’avocat du Diable, on pourrait arguer que la viande in vitro pourrait réduire les inconvénients écologiques inhérents à l'élevage des bovins.
Un seul exemple parmi des dizaines d’autres : selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l'élevage est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Frankensteak, s’il était généralisé, permettrait de réduire de 78 à 96 % les émissions de GES…
Ah. Pourtant tout cela provoque toujours un haut le cœur. Surtout, bien des questions restent en suspens et il ne s’agit pas de crier victoire trop vite sur la question de l’environnement. Car quid des modes de production industrielle ? Pour le moment, bien des questions et peu de réponses, encore moins de certitudes. En revanche, il y a une troisième question qui intéresse Madame Michu : la viande in vitro serait-elle capable d’endiguer la faim dans le monde ?
D’ici une trentaine d’années, il s’agira de nourrir 9 milliards d'êtres humains sur la surface de la Terre. Et ces derniers, en plus, demandent de plus en plus de protéines animales. Sur cette question précise, le Frankensteak apparaît à travers un prisme moins négatif. Si on estime que 440 000 vaches seraient nécessaires pour fabriquer 175 millions de steaks hachés, une seule suffirait à produire la même quantité avec la viande in vitro. Ah, Madame Michu semble moins septique. Mais quand-même, ces usines à viande du futur, ne donnent-elles pas un peu envie de devenir végétarien ? Si.
Jusqu’au là, tout va bien. Enfin, l'idée même du labo et celle de la viande font plutôt mauvais ménage… Ensuite, les choses se gâtent. La viande in vitro a en effet été fabriquée à partir de… cellules de muscles de bœuf. Le steak est en effet composé de 20 000 lanières de muscle. Il ne faut pas être Bio pour avoir l’appétit coupé. Et encore, on en rajoute un peu : à ces bandes de muscles, ont été adjointes, de la poudre d'œuf, de la chapelure et du sel. Pour donner la "couleur viande", un petit peu de jus de betterave et du safran ont été incorporé. Et hop, le tour est joué...
Première question ? Où est la vache dans tout cela ? Elle a existé pour de vrai. À un moment du processus. Au tout début, on lui a retiré un tout petit morceau de muscle. Après, on imagine, au mieux, que la vache a continué à paître et à passer des jours tranquilles dans un pré… Le petit bout de muscle quant à lui, a vite pris la direction du laboratoire.
Les scientifiques se sont alors mis à isoler les cellules de muscle, de celles de la graisse. Ces dernières ont ensuite été plongées dans un milieu nutritif, où elles se sont séparées avant de s’amalgamer à nouveau… En simplifiant largement, le résultat ainsi obtenu, s’appelle un myotube. Ces derniers s’agrègent ensuite les uns les autres et forment des bandes de muscle… Eurk, beurk ? Toujours est-il, en imaginant quelques ajustements techniques, Mark Post a déclaré au Guardian, en juillet dernier, souhaiter mettre son steak sur le marché d’ici sept ans environ. Gloups.
Après la vache, la seconde question que se pose Madame Michu est celle-ci : la viande in vitro est-elle écolo ? Même si d’emblée, par tous ces antagonismes, la question paraît déplacée. C’est à dire, que oui, évidemment, son mode de fabrication n‘est pas 100% naturel, c’est un fait. En revanche, en retournant la question et en voulant faire l’avocat du Diable, on pourrait arguer que la viande in vitro pourrait réduire les inconvénients écologiques inhérents à l'élevage des bovins.
Un seul exemple parmi des dizaines d’autres : selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l'élevage est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Frankensteak, s’il était généralisé, permettrait de réduire de 78 à 96 % les émissions de GES…
Ah. Pourtant tout cela provoque toujours un haut le cœur. Surtout, bien des questions restent en suspens et il ne s’agit pas de crier victoire trop vite sur la question de l’environnement. Car quid des modes de production industrielle ? Pour le moment, bien des questions et peu de réponses, encore moins de certitudes. En revanche, il y a une troisième question qui intéresse Madame Michu : la viande in vitro serait-elle capable d’endiguer la faim dans le monde ?
D’ici une trentaine d’années, il s’agira de nourrir 9 milliards d'êtres humains sur la surface de la Terre. Et ces derniers, en plus, demandent de plus en plus de protéines animales. Sur cette question précise, le Frankensteak apparaît à travers un prisme moins négatif. Si on estime que 440 000 vaches seraient nécessaires pour fabriquer 175 millions de steaks hachés, une seule suffirait à produire la même quantité avec la viande in vitro. Ah, Madame Michu semble moins septique. Mais quand-même, ces usines à viande du futur, ne donnent-elles pas un peu envie de devenir végétarien ? Si.
