
Pourquoi aime t-on des mots, et d’autres pas ? Comme si certains étaient des maux. Dans le Dictionnaire de la rature, publié le mois dernier chez Actes Sud, certains mots n'ont pas passé les qualifs. Derrière cet ouvrage iconoclaste, se cachent une bibliothécaire, Geneviève de Maupeou, un écrivain, Lyonel Trouillot et le consultant Alain Sancerni. Une équipe elle-même iconoclaste, pour décider de façon totalement aléatoire, mais jubilatoire, quels mots éjecter du vocable français.
Évidemment, l’entreprise, ou l’initiative est totalement subjective. D’ailleurs, elle pourrait avoir autant de variantes que d’auteurs. Pour le trio, il s’agit de « dénoncer avec conviction, truculence ou poésie les mots inamicaux. » Mieux, les mots « coupables de débordements sémantiques ou sujets aux interprétations malveillantes. » Pour les trois auteurs, c’est une « entreprise de salubrité linguistique qui reste ouverte aux entrées subjectives et joyeuses de chacun. »
L’entreprise, car c’est de cela dont il s’agit, est à la fois ludique et impertinente. Mais l’impertinence est ici politique. Si la démarche est collective, elle est aussi individuelle : il s’agit d’élaborer un lexique, de l’alléger de tous ces mots que l’on n'aime pas. Cette idée saugrenue, on la doit à Lyonel Trouillot. Dans les faits, les trois auteurs ont planché de concert avec un but : que tous s’accordent sur un mot, qu’il entraîne le consensus. L’histoire ne dit pas combien de temps a duré la maneouvre, ni si les arrachages de cheveux furent fréquents. Mais on se doute que cela n’a pas été facile.
Finalement, faisable et franchement s’avèrent mal aimés. Plus étonnants, parce que poétiques et relativement difficiles à remplacer, platane et pomme n’ont pas que des fans. Ce Dictionnaire de la rature, contient bien des pépites : des croque-monsieur dont on ne saurait se passer, tout comme les drôles de majorette ou rhododendron ! Consultant, comme le métier exercé par Alain Sancerni, se retrouve fréquemment mis à la trappe. Expert aussi, qui est également son métier. Et auteur également. Moi, perso, expert ou pas expert, je pense qu'il faut garder tous les mots.
Dictionnaire de la rature, Geneviève de Maupeou, Lyonel Trouillot et Alain Sancerni, (Actes Sud).
Évidemment, l’entreprise, ou l’initiative est totalement subjective. D’ailleurs, elle pourrait avoir autant de variantes que d’auteurs. Pour le trio, il s’agit de « dénoncer avec conviction, truculence ou poésie les mots inamicaux. » Mieux, les mots « coupables de débordements sémantiques ou sujets aux interprétations malveillantes. » Pour les trois auteurs, c’est une « entreprise de salubrité linguistique qui reste ouverte aux entrées subjectives et joyeuses de chacun. »
L’entreprise, car c’est de cela dont il s’agit, est à la fois ludique et impertinente. Mais l’impertinence est ici politique. Si la démarche est collective, elle est aussi individuelle : il s’agit d’élaborer un lexique, de l’alléger de tous ces mots que l’on n'aime pas. Cette idée saugrenue, on la doit à Lyonel Trouillot. Dans les faits, les trois auteurs ont planché de concert avec un but : que tous s’accordent sur un mot, qu’il entraîne le consensus. L’histoire ne dit pas combien de temps a duré la maneouvre, ni si les arrachages de cheveux furent fréquents. Mais on se doute que cela n’a pas été facile.
Finalement, faisable et franchement s’avèrent mal aimés. Plus étonnants, parce que poétiques et relativement difficiles à remplacer, platane et pomme n’ont pas que des fans. Ce Dictionnaire de la rature, contient bien des pépites : des croque-monsieur dont on ne saurait se passer, tout comme les drôles de majorette ou rhododendron ! Consultant, comme le métier exercé par Alain Sancerni, se retrouve fréquemment mis à la trappe. Expert aussi, qui est également son métier. Et auteur également. Moi, perso, expert ou pas expert, je pense qu'il faut garder tous les mots.
Dictionnaire de la rature, Geneviève de Maupeou, Lyonel Trouillot et Alain Sancerni, (Actes Sud).
