
Crédit photo : MEDEF
Aux côtés de Pierre Bourdieu, d’Alain Touraine et de Michel Crozier, Raymond Boudon fait partie des sociologues français les plus influents de la seconde moitié de XXe siècle. Son œuvre, que la communauté académique loue pour sa grande rigueur, s’inscrit en porte à faux des travaux de nombre de ses contemporains, plus connus du grand public. Pourtant, le fruit des recherches de Raymond Boudon n’a rien perdu de son intérêt.
Diplômé de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et agrégé de philosophie, la sociologie de Raymond Boudon place l’individu au centre de son schéma d’analyse et de compréhension du fait social. L’individu en est, selon Raymond Boudon, la plus petite composante, l’outil, l’aune à laquelle il est possible de réduire tout évènement social. Sa méthode sociologique postule également de la rationalité des personnes et considère que c’est leurs interactions et la confrontation de leurs intérêts qui sont à l’origine de tout phénomène social. D’inspiration libérale et résolument contraire aux postulats sociologiques hérités du marxisme, la science de Raymond Boudon procède donc de l’individualisme méthodologique.
L’héritage intellectuel de ce chercheur en a fait un grand contradicteur de Pierre Bourdieu, dont la sociologie fait une large place à l’idée de classe et de déterminisme. C’est d’ailleurs à travers cette opposition et la figure plus médiatique de Pierre Bourdieu que Raymond Boudon a présenté, en de bien rares occasions, ses thèses aux yeux du grand public. Lui dont les apparitions télévisées se comptent en effet sur les doigts d’une main n’a pas connu la reconnaissance populaire qui a couronné le travail de quelques-uns de ses contemporains.
L’œuvre de Raymond Boudon était peut-être trop réaliste pour faire rêver le monde médiatique, trop critique des mythes politiques pour inspirer les gouvernants. En 1973, ne démontrait-il pas que la moyennisation de la société France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale n’était due qu’aux profonds changements de la structure démographique intervenant dans un pays qui finissait son industrialisation ? En signant L’inégalité des chances, le sociologue mettait à genou le mythe méritocratique républicain.
L’école, le relativisme, l’idéologie sont tous passés au crible des analyses de Raymond Boudon. Sa rigueur explique son rayonnement parmi les cercles académiques autant que le désintéressement dont il a fait l’objet au-delà des bibliothèques de spécialistes. La sociologie de Raymond Boudon était celle d’un observateur, pas l’oeuvre d’un militant. Elle n’en reste pas moins riche d’enseignement pour comprendre les enjeux de la société française contemporaine. Souhaitons donc que ces travaux inspirent à l’avenir la société qu’elle a prise pour sujet, malgré la neutralité revendiquée de son auteur et sa disparition.
Diplômé de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et agrégé de philosophie, la sociologie de Raymond Boudon place l’individu au centre de son schéma d’analyse et de compréhension du fait social. L’individu en est, selon Raymond Boudon, la plus petite composante, l’outil, l’aune à laquelle il est possible de réduire tout évènement social. Sa méthode sociologique postule également de la rationalité des personnes et considère que c’est leurs interactions et la confrontation de leurs intérêts qui sont à l’origine de tout phénomène social. D’inspiration libérale et résolument contraire aux postulats sociologiques hérités du marxisme, la science de Raymond Boudon procède donc de l’individualisme méthodologique.
L’héritage intellectuel de ce chercheur en a fait un grand contradicteur de Pierre Bourdieu, dont la sociologie fait une large place à l’idée de classe et de déterminisme. C’est d’ailleurs à travers cette opposition et la figure plus médiatique de Pierre Bourdieu que Raymond Boudon a présenté, en de bien rares occasions, ses thèses aux yeux du grand public. Lui dont les apparitions télévisées se comptent en effet sur les doigts d’une main n’a pas connu la reconnaissance populaire qui a couronné le travail de quelques-uns de ses contemporains.
L’œuvre de Raymond Boudon était peut-être trop réaliste pour faire rêver le monde médiatique, trop critique des mythes politiques pour inspirer les gouvernants. En 1973, ne démontrait-il pas que la moyennisation de la société France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale n’était due qu’aux profonds changements de la structure démographique intervenant dans un pays qui finissait son industrialisation ? En signant L’inégalité des chances, le sociologue mettait à genou le mythe méritocratique républicain.
L’école, le relativisme, l’idéologie sont tous passés au crible des analyses de Raymond Boudon. Sa rigueur explique son rayonnement parmi les cercles académiques autant que le désintéressement dont il a fait l’objet au-delà des bibliothèques de spécialistes. La sociologie de Raymond Boudon était celle d’un observateur, pas l’oeuvre d’un militant. Elle n’en reste pas moins riche d’enseignement pour comprendre les enjeux de la société française contemporaine. Souhaitons donc que ces travaux inspirent à l’avenir la société qu’elle a prise pour sujet, malgré la neutralité revendiquée de son auteur et sa disparition.