Taxe soda, taxe sur le gras... les industriels n'apprécient pas



Cafeine Le Mag
Jeudi 26 Janvier 2012

Depuis peu, un débat fait rage dans de nombreux pays ; celui de la taxe sur le gras ou sur les sodas. L'épidémie d'obésité frappe actuellement l'Europe. Cet argument est d'ailleurs avancé par les États pour justifier l'instauration d'une telle taxe, mais les industriels ne voient pas cela d'un très bon œil. En effet, il n'y a pas à ce jour de preuve scientifique que tous les produits concernés aient un lien avec l'obésité. Alors quand est-il vraiment de ce projet ?


La taxe sur les sodas et spiritueux fâche les industriels

Taxe soda, taxe sur le gras... les industriels n'apprécient pas
La mise en avant de l'argument de santé publique pour justifier la taxe sur les sodas et autres boissons sucrées, dont l'alcool, fait grincer des dents les industriels. En effet, bon nombre de personnes considèrent les mesures comme étant discriminatoires. Aucune étude scientifique n'a mis en évidence une corrélation entre l'obésité et la consommation de boissons sucrées. Cette mesure est donc illogique et scandaleuse selon l'Ania qui l'accuse de stigmatiser des produits en exprimant un risque de consommation. L'association porte parole de l'industrie alimentaire rappelle également que les boissons sucrées n'apportent que 3,5 % des calories consommés quotidiennement par les Français. Et en matière d'alcool, la taxe se veut encore plus discriminatoire puisque certains alcools seraient épargnés par le dispositif. Ainsi, c'est une augmentation tarifaire de 45 % que les consommateurs devront payer pour garder leurs habitudes de consommation. Cela risque fortement d’inciter les gens à se tourner vers des alcools bas de gamme qui sont eux, réellement nocifs pour la santé. Et ce ne sont là que des conséquences qui portent sur une taxation relative à la teneur en sucre des boissons, mais le Danemark a fait beaucoup plus fort en instaurant une taxe sur tous les produits contenant plus de 2,3 % d'acides gras.

Le Danemark, premier pays à taxer les acides gras

Au Danemark taxer des produits pour des raisons de santé publique est également l’argument utilisé pour mener ce combat. Mais contrairement à la France, le Danemark est passé à l’acte en instaurant une taxe sur le gras. Il devient ainsi le premier pays à introduire une telle mesure, et cela ne s’est pas fait sans critiques. Un véritable cauchemar administratif, c'est ainsi que la confédération danoise de l'industrie qualifie l'introduction de la taxe sur le gras. Cette dernière oblige en effet les professionnels à réclamer aux distributeurs des déclarations sur la contenance en graisse saturée sur chaque produit. Une procédure longue et coûteuse qui a nécessité un remaniement des organisations de travail et de la gestion informatique. Il en résulte une répercussion sur les prix de vente déjà alourdis par la taxe. L'efficacité sur la santé est fortement remise en cause par les professionnels qui estiment que ce n'est qu'une taxe de plus. La Commission européenne surveille d'ailleurs de près la mise en place de ce nouveau dispositif, car il pourrait bien mettre des barrières au commerce avec les autres pays européens. Ces derniers n'appliquant pas la taxe en question, une taxe forfaitaire peut être reportée sur les importateurs. Cela les inciterait à stopper leurs importations avec les pays où l'affichage sur les produits de la teneur en graisse n'est pas obligatoire.

Notez