
Zones blanches, pas ou peu de réseau. Et surtout, peu de célibataires à la ronde, des profils rarissimes. C’est pourquoi, l’application de rencontres Tinder, qui cartonne en ville, a tendance à s’essouffler dans les zones rurales. Si le concept de géolocaliser des filles et des garçons est séduisant, dans les faits, l’offre et la demande sont réduites. Ainsi, Lorraine de Foucher, journaliste à M Le Magazine du Monde, est partie dans l’Orne à la rencontre de jeunes. Si un jeune ouvrier agricole s’est inscrit sur le réseau social, la sentence tombe assez vite : « Je ne vous raconte pas la déception quand j’ai cliqué sur l’icône – la célèbre flamme rouge sur fond blanc… rien ne s’est affiché, aucun profil. »
À la journaliste, il fait même la démonstration en temps réel. Après avoir longtemps pédalé dans la semoule pour cause de réseau en edge, une fois connecté à Tinder, le résultat est sans appel : « aucune nouvelle personne à proximité. » Un autre témoigne : « quand j’ai installé l’application, je suis tombé sur le profil de ma sœur, qui habite dans la même maison que moi. » Si Tinder n’est pas une fin en soi, Dieu merci, on pourrait imaginer que dans un no man’s land, elle puisse justement aider les jeunes à se rencontrer. Las, se rencontrer à la campagne, même aidé par une appli qui géolocalise d’éventuelles cibles, relève de la gageure : « On vit dans des tout petits mondes, on a tous grandi ensemble, le stock de filles n’est pas énorme », rapporte M.
Sur Tinder, la distance de recherche est en moyenne de 2 kilomètres. Ce qui est valable en ville, devient délirant à la campagne. Ce qui fait dire à un jeune homme interrogé par M : « Ici, ça va jusqu’au bout du champ qui entoure ma maison. La seule chose que je peux matcher, comme on dit sur Tinder, c’est une vache ! Si j’étends à 10 kilomètres, ça draine tout Frossay, mais, là-bas, les filles, je les connais, j’étais au collège avec elles et elles sont toutes déjà mariées, avec deux enfants. »
Dans un rayon de 25 kilomètres, en revanche, des profils commencent à apparaître. Malheureusement, la sous-connexion a souvent raison des plus motivés. En 2014, « 70 % du territoire n’était pas encore couvert par la 4G, soit 20 % de la population. » Du coup, le temps de charge des photos en décourage plus d’un. Ça pédale dans la semoule. Parfois, ça matche, mais à « des dizaines, voire des centaines de kilomètres » de distance. Résultat, explique Lorraine de Foucher, « une fois surmontées les affres de la sous-connexion, il faut désormais rouler pour draguer. »
Une internaute témoigne : « parfois, je discute avec un mec et je m’aperçois qu’il habite à Vannes… Je ne vais pas faire 100 bornes pour un café ! » C’est sûr, vu comme ça, la spontanéité en prend un coup. Et un autre de renchérir : « Les rencontres Tinder à la campagne, c’est toute une logistique, tu ne peux pas faire ça de manière spontanée, il faut organiser ta soirée et être un peu sûr que cela va coller. » Aujourd’hui, l’amour sur Tinder n’a pas encore pris la clé des champs.
À la journaliste, il fait même la démonstration en temps réel. Après avoir longtemps pédalé dans la semoule pour cause de réseau en edge, une fois connecté à Tinder, le résultat est sans appel : « aucune nouvelle personne à proximité. » Un autre témoigne : « quand j’ai installé l’application, je suis tombé sur le profil de ma sœur, qui habite dans la même maison que moi. » Si Tinder n’est pas une fin en soi, Dieu merci, on pourrait imaginer que dans un no man’s land, elle puisse justement aider les jeunes à se rencontrer. Las, se rencontrer à la campagne, même aidé par une appli qui géolocalise d’éventuelles cibles, relève de la gageure : « On vit dans des tout petits mondes, on a tous grandi ensemble, le stock de filles n’est pas énorme », rapporte M.
Sur Tinder, la distance de recherche est en moyenne de 2 kilomètres. Ce qui est valable en ville, devient délirant à la campagne. Ce qui fait dire à un jeune homme interrogé par M : « Ici, ça va jusqu’au bout du champ qui entoure ma maison. La seule chose que je peux matcher, comme on dit sur Tinder, c’est une vache ! Si j’étends à 10 kilomètres, ça draine tout Frossay, mais, là-bas, les filles, je les connais, j’étais au collège avec elles et elles sont toutes déjà mariées, avec deux enfants. »
Dans un rayon de 25 kilomètres, en revanche, des profils commencent à apparaître. Malheureusement, la sous-connexion a souvent raison des plus motivés. En 2014, « 70 % du territoire n’était pas encore couvert par la 4G, soit 20 % de la population. » Du coup, le temps de charge des photos en décourage plus d’un. Ça pédale dans la semoule. Parfois, ça matche, mais à « des dizaines, voire des centaines de kilomètres » de distance. Résultat, explique Lorraine de Foucher, « une fois surmontées les affres de la sous-connexion, il faut désormais rouler pour draguer. »
Une internaute témoigne : « parfois, je discute avec un mec et je m’aperçois qu’il habite à Vannes… Je ne vais pas faire 100 bornes pour un café ! » C’est sûr, vu comme ça, la spontanéité en prend un coup. Et un autre de renchérir : « Les rencontres Tinder à la campagne, c’est toute une logistique, tu ne peux pas faire ça de manière spontanée, il faut organiser ta soirée et être un peu sûr que cela va coller. » Aujourd’hui, l’amour sur Tinder n’a pas encore pris la clé des champs.