Tour de France : tu casses le bilboquet ?



Jeudi 10 Juillet 2014

Il y a eu Roland Garros puis, évidemment, la Coupe du Monde de football. Au milieu, on a à peine vu passer Wimbledon, et voilà, l’inénarrable Tour de France 2014 commence, avec ses pas moins ineffables expressions. Petit florilège, pour les fans et pour les autres… Parce que le vélo a son jargon et que Jean Damien Lesay a rassemblé dans "Allumer la chaudière", les plus jolies.


Rencontrer un ours
Rencontrer un ours
Rencontrer un ours, Grimper comme un fer à repasser, se faire péter le steak… Qui l’eût cru ? Le vélo a sa langue, et parmi les expressions pour initiés, de vraies perles que l’on entend ça et là, sur le passage du Tour. Il y a par exemple, se faire péter le steak. Rien de graveleux là-dedans. Cette expression désigne juste, un coureur qui souffre sur son vélo lors d’un effort particulièrement intense. À l’inverse, avoir du steak, c'est avoir la niaque.
 
Casser le bilboquet, c’est moins bien vu en revanche. C’est quand un coureur fait n’importe quoi et fait exploser un plan de course en refusant de suivre les consignes de son équipe. Ça, ça craint, et en général, directeur sportif pas content. Pas content non plus quand un coureur grimpe comme un fer à repasser. Ça veut dire, qu’en montagne, il pédale dans la semoule. Parfois, on dit cela des sprinteurs lors des ascensions : "il grimpe comme un fer à repasser". Pas bien vu.
 
Du coup, une option se dessine : rester dans le rondin, ou rester dans la roue d'un autre en attendant de passer à l’attaque. Le peloton, il n’aime pas. Il n’aime pas non plus, quand un des membres de l’équipe fait dégueuler sa bouillie. C’est vrai, à la fois, ce n’est pas très chic, on en convient. Cela signifie qu’un coureur craque, qu’il lâche l’affaire face à un rival qui lui, a du steak.
 
Bourrer le canon, ça c’est pas bien. Le directeur sportif déteste : en gros, c’est se doper. Pour désigner la même chose, il y a pléthore d’autres expressions : faire sauter la marmite, charger la mule, saler la soupe ou marcher aux boulons de 18…
 
Les métaphores animales ne sont pas mal non plus. Le coup de chacal par exemple. Expression qui décrit l'attaque en loucedé, d'un coureur qu’on ne voyait pas venir, et qui met les bouchées doubles en fin de course. Rencontrer un ours n'est pas mal non plus, c’est souffrir d’un énorme coup de pompe à… vélo, haha. Si un coureur attaque dans tous les sens, on dit qu’il débouche à tous les tas de crottin.
 
Ce qui est bien, c’est de dérouler la moquette, c’est à dire, quand un coureur se positionne devant son leader pour le protéger, et lui donner un bon rythme. C’est énorme, là, je crois même que j’ai rencontré un ours…
 
Allumer la chaudière, Jean Damien Lesay, (Éditions de la Martinière, 214 p. 14€90.)

Casser le bilboquet
Casser le bilboquet

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