Un avenir pour les successions d’exploitations agricoles



Mercredi 8 Janvier 2014

37% des exploitations laitières françaises ont disparu en dix ans. Les exploitations familiales s’arrêtent faute de la reprise des enfants et d’un travail très contraignant. Stéphane le Foll, le Ministre de l’Agriculture souhaite « préserver le caractère familial de l’agriculture ». Il en sera question au parlement le 7 janvier 2014.


Un avenir pour les successions d’exploitations agricoles


Complexité administrative

Un exploitant agricole, c’est-à-dire l’agriculteur ou le paysan, sont qualifiés de chefs d’entreprise. Ce sont aussi des agriculteurs avec toutes leurs particularités, à savoir par leur statut, ils bénéficient d’une couverture sociale spécifique, d’un encadrement fiscal et économique particulier.

Et ce que l’on demande à un agriculteur, est aujourd’hui très loin de ce qu’il pourrait s’attendre à première vue.
Quand on lui parle de quota, d’investissements, d’impôts, de taxes, d’URSSAF,… rien de tel pour dégoûter l’agriculteur qui répond plus aisément aux propos liés aux techniques de semences, ou encore à l’aération d’une étable ou de la manière dont la vache va produire un lait de meilleure qualité.
L’agriculteur est en premier lieu un homme d’affaires. Le céréalier ou l’éleveur doivent toujours être rivés sur leur ordinateur pour suivre l’évolution du cours d’achat des matières premières et de la vente de leurs produits.
Et tout se corse lorsque l’on parle ou fils ou à la fille tant chérie dans l’exploitation de reprendre l’affaire. Tout d’un coup, un blanc, un silence assourdissant. Personne ne veut reprendre ? Trop de contraintes liées au métier, trop de problèmes administratifs où les bureaucrates se noient dans un verre. Pourtant, le métier est noble, et peut s’avérer très porteur.

Un jeu concurrentiel évolutif

Les techniques d’agriculture ont évolué, les cultures et types d’élevage également. Un agriculteur alsacien de Sermersheim (Bas Rhin) cultivait de manière très importante le tabac. Les pays à main d’œuvre moins élevés sont rentrés en concurrence. Les subventions sont arrivées pour pallier le manque à gagner, et finalement l’exploitation s’est transformée pour abandonner la culture du tabac et cultiver des céréales classiques. L’exploitation a été longtemps en difficulté. Et les enfants de l’agriculteur ne sont pas tous prêts à reprendre l’affaire : trop grand risque, trop contraignant, un travail mal rémunéré et des revenus très irréguliers.

Alors, il est urgent d’innover, de penser l’agriculture autrement. Il est certainement temps pour les nouveaux jeunes agriculteurs d’effectuer leur métier sur un tracteur ou à s’occuper des bêtes. La lourdeur administrative, la pression fiscale sont si fortes qu’elles n’ouvrent pour les jeunes guère de perspectives favorables. Les syndicats s’en mêlent, et le débat parlementaire risque d’être agité.
M. le Foll souhaite revoir l’organisation de 1960, voulue par de Gaulle pour une agriculture autonome en France. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. L’agroécologie, l’agroforesterie sont des sujets d’actualité parmi les 39 textes à adopter. On est loin des solutions liées à l’extinction de certaines filières agricoles et au maniement fiscal toujours plus compliqué.
Comment l’agriculture française peut être compétitive si elle ne modernise pas aussi bien le système administratif et les successions qui mettent l’agriculteur français en fâcheuse posture en comparaison à d’autres pays ? Il suffit de s’y intéresser et d’agir de manière pragmatique.

Notez