La rumeur sur Internet : de la blagounette à la criminalité 2.0



Mardi 20 Mai 2014

Les réseaux sociaux sont des outils de communication mais également de redoutables vecteurs d'influence. Ils servent tout à la fois à véhiculer des blagues potaches, pendant quelques jours, qu'à répandre de fausses rumeurs beaucoup plus embarrassantes. Et ils permettent désormais aux organisations criminelles d'étendre leur influence et de se développer à une échelle bien plus importante.


Une rumeur savamment orchestrée

Dans un article titre "Zidane à Bordeaux : itinéraire d'une rumeur virale ", Le Monde revient sur la chronologie d'une rumeur (ici, Zizou comme entraîneur de l'équipe de foot de Bordeaux), depuis son démarrage, du compte twitter d'un journaliste sportif d'i>télé, jusqu'à son dénouement (provisoire) au bout d'une petite semaine, et savamment relayée pendant tout ce temps par les différentes parties intéressées. Plusieurs journalistes, visiblement de connivence, ont fait monter la mayonnaise et même Alain Juppé, maire de Bordeaux, a renchéri en déclarant au quotidien Sud-Ouest : "« Ce serait génial. Zidane est quelqu'un de sympathique et qui s'intéresse beaucoup à la jeunesse. » (...) « Mais enfin, je veux vérifier l’information ». Il ne croyait pas si bien dire. L'Equipe finit par publier une dépêche dans laquelle le journal rapporte les propos de l'ex-footballeur qui dément : "« On raconte tout et n'importe quoi. Et comme toujours, je suis obligé de réagir, s’agace Zinedine Zidane. Je n'ai contacté personne ni ne me suis proposé à aucun club, à Monaco ou ailleurs. Je suis sous contrat avec le Real Madrid, je suis avec le Real, et ma seule priorité c'est le Real, la Liga et la finale de la Ligue des champions. Point. ». Bien essayé quand même !

La mauvaise rumeur virale

Les rumeurs ne sont pas toujours aussi "légères", loin de là... La journaliste Isabelle Hanne, de Libération, publiait en novembre 2013 un long article sous la forme d'un mode d'emploi du hoax ou de la rumeur virale dans ce qu'elle a de plus raciste et diffamatoire. Les pires sont souvent celles qui circulent par email et elles semblent avoir pris un tournant radical ces dernières années, passant de la simple alerte au faux virus ou à une légende urbaine, à des messages beaucoup plus grave comme celui qui dénonçait le fils de Christiane Taubira qui aurait été en prison pour meurtre. "Les Roms, les étrangers, les immigrés, les musulmans, les «assistés» et aussi les élites au sens large sont les cibles récurrentes de ces chaînes de mails" indique la journaliste.

Le relai des organisations criminelles

Enfin, dans un entretien accordé à Atlantico en septembre dernier, le criminologue Christophe Soullez explique comment les organisations criminelles les plus dangereuses tirent partie des réseaux sociaux. Ceux-ci leur permettent de maintenir leurs membres en vigilance continue, de pouvoir faire appel à eux très rapidement ou encore de pouvoir recruter de nouveaux membres. Et pour l'instant, les échanges d'information entre criminels échappent encore pour partie à la surveillance policière...

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